Officier de la Légion d'honneur
Prononciation :
Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère naît à Paris le 17 avril 1786, dans une famille bretonne de vieille souche (les Huchet, d'origine irlandaise, s'étaient fixés en Bretagne au XIVème siècle à l'époque des guerres de succession bretonne, et alliés au XVème siècle à la famille de la Bédoyère) et comptant de nombreux magistrats.
Il embrasse de bonne heure la carrière des armes, comme simple soldat, puis sous-lieutenant à la 2ème compagnie des gendarmes d'ordonnance en 1806, avec laquelle il combat en Allemagne et en Poméranie en 1807, en particulier à Friedland le 14 juin 1807.
En janvier 1808, La Bédoyère est nommé aide de camp de Jean Lannes, qu'il accompagne en Espagne, puis à la campagne d'Autriche au printemps 1809 (Eckmühl, Aspern-Essling). En juin 1809, il devient aide de camp du prince Eugène de Beauharnais, et le suit en Italie où il reste jusqu'en 1812.
Il effectue alors la terrible campagne de Russie, combattant à la Moskowa le 7 septembre 1812, puis durant la retraite à Malojaroslavets le 24 octobre et au passage de la Bérézina les 26, 27 et 28 novembre.
En mai 1813, La Bédoyère reçoit le commandement du 112ème régiment d'infanterie de ligne, sous les ordres du maréchal Macdonald. Il participe aux batailles de Bautzen les 20 et 21 mai, puis de Goldberg le 23 août, où il est blessé.
Il défend Paris le 30 mars 1814, et à la suite de la première abdication remet sa démission, mais accepte ensuite le commandement du 7ème régiment de ligne, en garnison à Chambéry.
Au retour de Napoléon Ier de l'île d'Elbe, La Bédoyère est envoyé à Grenoble pour arrêter la marche de ‒ l'usurpateur ‒. Mais il s'illustre en étant le premier colonel de l'armée à abandonner les drapeaux du roi pour passer sous ceux de l'Empereur, et il l'accompagne dans sa marche sur Paris.
Napoléon, reconnaissant, le crée successivement général de brigade, puis pair de France, enfin son aide de camp. C'est à ce titre que La Bédoyère participe aux batailles de Ligny, Quatre-Bras et finalement Waterloo, avec l'issue que l'on connaît.
A la séance du 23 juin 1815 de la Chambre des Pairs, il demande la reconnaissance de Napoléon II, dans des termes si véhéments contre ses collègues qu'ils lui valent ce mot d'André Masséna : Jeune homme, vous vous oubliez !
Le 29 juin, Napoléon Ier quitte la Malmaison pour Rochefort et souhaite que La Bédoyère l'accompagne dans son exil ; mais ce dernier arrive trop tard à la Malmaison.
Sur les conseils de son amie la reine Hortense, La Bédoyère quitte Paris et se procure un passeport pour l'Amérique. C'est alors qu'il commet l'erreur, alors que son nom figure en deuxième position des ‒ traîtres ‒ sur l'ordonnance royale du 24 juillet 1815, de revenir à Paris pour faire ses adieux à son épouse et son fils. Il est arrêté le 2 août, puis traduit devant un conseil de guerre le 14 août qui le reconnaît coupable de trahison et rébellion et le condamne à mort.
C'est le 19 août 1815 qu'il est fusillé à la Barrière des Ministres, dans la plaine de Grenelle, lui-même commandant l'ordre de feu au peloton.
"Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère". Miniature du XIXème siècle.
Charles de La Bédoyère repose au cimetière parisien du Père-Lachaise, 16ème division .
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"Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère", par Robert Lefèvre (Bayeux 1755 - Paris 1830).