Général, baron de l'Empire, officier de la Légion d'Honneur
Prononciation :
Né à Strasbourg le 3 février 1775, Louis-François Lejeune étudie la peinture chez Pierre-Henri de Valenciennes avec Jean-Victor Bertin, puis s'engage comme volontaire dès 1792 dans l'armée et combat à Valmy, âgé d'à peine dix-sept ans.
Affecté tant au génie qu'à l'artillerie, il participe aux guerres de la Révolution, en particulier dans le Nord et en Hollande.
De 1800 à 1812, il sert comme aide-de-camp du général (puis maréchal) Louis-Alexandre Berthier.
A ce titre, il participe à pratiquement toutes les campagnes napoléoniennes, que ce soit en Espagne, à Marengo ou à Austerlitz.
Fait baron de l'Empire en 1810, il gravit par ailleurs tous les grades de la hiérarchie militaire, et est nommé général de brigade et chef d'état-major du maréchal Louis-Nicolas Davout en 1812 à l'occasion de la campagne de Russie. Lors de la retraite, victime de gelures au visage, il abandonne son poste, ce qui lui vaut une mise aux arrêts sur ordre de l'Empereur.
Libéré en mars 1813, il est affecté un temps dans les provinces illyriennes, puis devient le chef d'état-major du maréchal Nicolas Charles Oudinot pendant la campagne de Saxe, prenant part aux batailles de Lützen, de la Spree, de Bautzen et de Hoyersverda, lors de laquelle il fait preuve d'un extraordinaire courage, brisant toute l'artillerie prussienne et sauvant le maréchal Oudinot.
A nouveau blessé à Hanau le 30 octobre 1813, il est autorisé à quitter l'armée en novembre, après plus de vingt ans de service.
Il se consacre alors pleinement à la peinture, qu'il n'a jamais cessé d'exercer. En effet, l'artiste est présent sur les champs de bataille au même titre que l'officier, et les combats auxquels il participe lui permettent d'exécuter sur le vif un nombre très important de croquis. Il s'en sert pour peindre d'extraordinaires tableaux de scènes de batailles (qu'il y ait ou pas participé), pleins de vigueur, alliant vérité historique et qualité artistique.
Ses oeuvres les plus connues sont La bataille de Guirando, La bataille de Lodi, La bataille des Pyramides, La bataille d'Aboukir, Le bivouac de Napoléon la veille de la bataille d'Austerlitz exposé au Salon de Paris en 1808, et La bataille de la Moskowa (son chef-d'oeuvre).
A la Restauration, il reprend du service dans l'armée de 1818 à 1824, est fait chevalier de Saint-Louis par Louis XVIII, et commandeur de la Légion d'Honneur.
En 1821 il épouse Louise Clary, nièce de Désirée Clary ; en 1824, son oncle le roi de Suède Charles XIV Jean (Jean-Baptiste Jules Bernadotte) lui confère la grand-croix de l'Ordre et de l'Épée.
En 1837, il devient directeur de l'École des beaux-arts et de l'industrie de Toulouse, ville dont il est élu maire en 1841 et où il s'éteint en 1848.
Louis-François Lejeune repose dans la 33e division du cimetière parisien du Père Lachaise .
"Louis-François Lejeune". Autoportrait.
On doit à Louis-François Lejeune l'introduction en France de la première lithographie (Un cosaque), réalisée en 1806 à Munich dans l'atelier d'Alois Senefelder, inventeur du procédé.
Le nom de Lejeune est inscrit sur la 19e colonne (pilier Est) de l'arc de triomphe de l'Etoile.
L'écrivain Patrick Rambaud en a fait un des héros de son roman La Bataille, Prix Goncourt en 1997.