En janvier 1814, Napoléon chausse les bottes du général de la campagne d'Italie
et s'en va endiguer la déferlante alliée au Nord-Est de la France. Il va y parvenir deux mois durant, s'appuyant sur des troupes inexpérimentées – les fameux « Marie-Louise » – mal équipées et en bien trop petit nombre. Au prix d'une débauche d'énergie et d'audace, sautant d'un champ d'opérations à l'autre, il parvient à faire naître un instant le doute dans le commandement ennemi.
Mais les faits sont têtus : une trop grande disparité des forces, la lassitude des chefs de son armée, la pusillanimité des hommes auxquels il a confié les clés de sa capitale, la trahison, auront finalement raison de ce dernier sursaut.
Dernier chef d'oeuvre militaire d'un Napoléon sous lequel perçait cette fois Bonaparte, la campagne de France n'en est pas moins belle pour s'être achevée dans la défaite.
Etat des forces en présence au début de la campagne de France
Au début de janvier 1814, Napoléon dispose d'environ 150 000 soldats. Aux 60 à 70 000 qu'il a ramené avec lui d'Allemagne à la fin de novembre 1813 se sont ajoutés 150 000 hommes de renforts. Mais cet effectif théorique de 220 000 combattants a vite diminué d'un tiers par suite d'épidémies de typhus en décembre 1813.
Ces forces sont réparties ainsi :
- 36 000 hommes aux Pays-Bas, dont 20 000 occupent les places fortes, le reste commandé par le général Nicolas-Joseph Maison ;
- 22 000 sur le Rhin inférieur, sous le maréchal Etienne Macdonald ;
- 10 000 en Lorraine, sous le maréchal Michel Ney ;
- 20 000 sur le Rhin moyen, sous le maréchal Auguste Viesse de Marmont ;
- 14 000 sur le Rhin supérieur, sous le maréchal Claude-Victor Perrin, dit Victor ;
- 36 000 dans les places fortes du Rhin et de la frontière Suisse ;
- 12 000 à la frontière suisse, sous le maréchal Adolphe Mortier ;
- 1 600 à Lyon, sous le maréchal Charles Augereau.
Le corps de campagne (maréchaux Macdonald, Ney, Marmont, Victor, Mortier) ne comprend donc au total que 78 000 hommes. Quant aux 10 à 20 000 en réserve à Paris, ils n'interviendront que lorsque les effectifs des maréchaux auront déjà fondu.
Du côté des alliés, le généralissime, Karl Philipp Fürst zu Schwarzenberg, dispose en propre d'une armée de 200 000 hommes, formée de troupes autrichiennes, allemandes et d'un corps russe sous Pierre zu Sayn-Wittgenstein. Il a également sous ses ordres, au moins nominalement, Gebhard Leberecht von Blücher, qui commande 65 000 prussiens. D'autres corps arriveront plus tard : ceux de Ferdinand von Wintzingerode, Friedrich Kleist von Nollendorf, du duc Ernest de Saxe-Cobourg-Saalfeld, du prince héritier Louis de Hesse...
Sans même faire état des forces envahissant la Hollande sous la direction de Jean-Baptiste Bernadotte (en sa qualité de prince héritier de Suède), ce sont donc 265 000 alliés qui marchent contre 115 000 Français (si l'on ôte les 36 000 hommes laissés aux Pays-Bas).
Début des opérations
Schwarzenberg franchit la frontière début janvier. Les différentes composantes de son armée pénètrent en France depuis Strasbourg
Blücher, lui, passe le Rhin le 1er janvier autour de Coblence puis refoule Marmont jusque dans la vallée de la Moselle et sous Metz. Il y laisse Johann David Ludwig Yorck von Wartenburg et marche ensuite, avec 28 000 hommes, sur Nancy puis sur l'Aube
A la mi-janvier, Schwarzenberg regroupe ses forces. Il prend le parti de ne laisser que de faibles détachements devant les places fortes, replie plusieurs corps sur son centre, et marche avec lui en direction de Bar-sur-Aube
Les maréchaux français n'ont pu livrer aucun combat et reculent partout. Mortier, qui s'est d'abord avancé vers Chaumont
Pendant ce temps, l'armée principale alliée continue à se concentrer. Le 24, Schwarzenberg est devant Bar-sur-Aube
Le 26, Victor, Marmont et Ney font leur jonction avec Napoléon à Vitry
Le 29 janvier 1814 a lieu la bataille de Brienne
Trois jours plus tard, le 1er février, Blücher attaque à son tour, à La Rothière
Au lieu de poursuivre l'ennemi vaincu, Blücher décide de se séparer décidément du gros de l'armée et de se diriger vers la Marne. Il compte y retrouver les corps de Kleist, Alexandre-Louis Andrault de Langeron et Yorck. Les 50 000 hommes ainsi réunis doivent, dans son esprit, lui permettre de repousser jusque sous Paris les troupes de Macdonald, qui viennent d'arriver dans la vallée de la Marne. Schwarzenberg, lui, doit se tenir au contact de Napoléon et limiter ses mouvements. Il le suit donc jusqu'à Troyes. La ville est occupée par les alliés le 8 févier : une progression de seulement 45 kilomètres en huit jours, et ce derrière une armée battue !
Combats sur la Marne
Napoléon, devant le manque d'initiative et la pusillanimité d'un Schwarzenberg incapable de profiter de ses avantages, laisse Victor et Nicolas Charles Oudinot seuls avec 20 000 hommes devant le général autrichien et ses 100 000 soldats. Au soir du 6 février, alors qu'il a installé son quartier général au château de Ferreux-Quincey, l'Empereur conçoit la manoeuvre contre Blücher qui amènera la victoire de Montmirail. Il peut ainsi se ruer vers la Marne sur les pas du général prussien, de loin le plus entreprenant des ennemis, avec des forces presque équivalentes à celles de son adversaire. Il entame sa marche le 7 février avec Mortier et Ney, rallie Marmont à Nogent et marche sur Sézanne
A cette date, Yorck, après avoir chassé les français de Vitry, a forcé Macdonald à évacuer Châlons (5 février) et à faire retraite jusqu'à Epernay
Le 10 février 1814, Napoléon marche sur Champaubert
Le 11, Napoleon laisse Marmont derrière lui pour masquer son propre mouvement et se porte avec 30 000 hommes au devant d'Osten-Sacken, qui, après avoir été envoyé vers La Ferté-sous-Jouarre, a reçu l'ordre de revenir sur ses pas et arrive à Montmirail. Osten-Sacken et ses 15 000 hommes sont écrasés. Yorck, qui se trouve à Viffort
Le 12 février, poursuivis par l'Empereur, Yorck et Osten-Sacken reculent jusqu'à Château-Thierry
Le même jour, Kleist et Kapzewitsch sont à Bergères-les-Vertus
Le 13, Blücher, informé des défaites de ses lieutenants, qui ont été rejetés derrière la Marne, reprend l'offensive. Voyant que Marmont reste inerte face à lui, il en déduit que Napoléon marche sur Sézanne pour rejoindre la vallée de la Seine. Il avance donc sur Champaubert, comptant réparer ses échecs dans de nouveaux combats. Marmont est refoulé sur Montmirail. Mais Napoléon, ayant chargé Mortier de poursuivre Osten-Sacken et Yorck, est resté à Château-Thierry.
Constatant que l'offensive de Blücher lui fournit l'occasion d'un nouveau succès, Napoléon rejoint Marmont à Montmirail le 14 février, arrive à Vauchamps
Entre le 8 et le 14 février, Blücher a perdu 15 000 hommes et un nombre considérable de canons. Ces journées ont été un désastre pour les alliés et par conséquent un grand succès pour Napoléon. Celui-ci, satisfait, repasse sur la Seine en emmenant le maréchal Ney. Marmont et Mortier restent face à Blücher.
Opérations sur la Seine et retraite de Schwarzenberg sur l'Aube
Pendant que ces opérations se déroulent sur la Marne, Schwarzenberg, au lieu de réunir ses forces pour faire mouvement sur Paris, comme la victoire de La Rothière aurait dû l'y inciter, envoie le prince royal de Wurtemberg prendre Sens
Schwarzenberg met en place un dispositif excessivement étendu. Ses troupes forment un triangle dont les sommets sont à Nogent, Montereau et Sens. Trois corps sont gaspillés à surveiller la route entre Montereau et Sens, nullement menacée par des détachements français aux effectifs insignifiants. Sa réserve est à Nogent, avec Mikhaïl Bogdanovitch Barclay de Tolly.
Le 17, Napoléon attaque Wittgenstein qui s'en retourne sur Provins après s'être imprudemment avancé beaucoup plus loin que prévu. L'avant-garde autrichienne, à Mormant
Le 18 février 1814, devant Montereau
En réaction à ces échecs, Schwarzenberg recule à Troyes et rappelle Blücher qui a rassemblé son armée à Châlons-sur-Marne. Le corps du général Winzingerode, qui a enfin achevé sa très lente remontée de la Meuse, vient d'attendre Reims
Le 22, Schwarzenberg a concentré son armée autour de Troyes, sur les deux rives de la Seine, et Blücher a atteint Méry
Schwarzenberg songe à livrer une bataille décisive. Ses forces se montent à 150 000 hommes alors que les Français n'en ont que 50 à 60 000. Mais il apprend qu'Augereau, au sud, a refoulé le général Ferdinand von Bubna und Littitz en Suisse. Toujours pusillanime, il voit soudain dans le vieux maréchal et ses 20 000 hommes un grave danger pour sa campagne dans le bassin parisien. Il envoie donc sur le Rhône le prince de Hesse-Hombourg avec ses 12 000 hommes auxquels il ajoute 30 000 soldats détachés des troupes autrichiennes. Ces 40 à 50 000 hommes rendent le succès certain sur cet autre théâtre d'opération et en effet, en mars, Augereau sera repoussé jusqu'à Valence (Drôme). En revanche, cette ponction effectuée sur l'armée principale, ajoutée aux échecs récents, l'affaiblit dans des proportions telles que les principaux chefs alliés décident de reculer jusqu'à Langres et de proposer un armistice à Napoléon.
Blücher seul n'est pas d'accord. Il pense que ce repli ne peut que préluder à une retraite complète. Et il se sépare à nouveau. Sa décision va sceller le sort de la campagne. Ses raisons sont d'ailleurs excellentes : Winzingerode est tout près de le rejoindre avec 25 000 hommes ; Friedrich Wilhelm von Bülow est à Laon avec 16 000 autres venus des Pays-Bas ; de nouvelles troupes sont parties d'Erfurt et de Mayence pour le rejoindre. En tout 100 000 hommes seront bientôt réunis sur la Marne et sous son commandement, bien assez pour tenir tête, à lui seul, à l'armée française.
Schwarzenberg commence cependant à retraiter le 23. Il est à Troyes le 24 et se dirige vers l'Aube. Une fois intégrés les desseins de Blücher, le plan des alliés prévoit désormais le seul repli de l'armée principale jusqu'à Langres, où elle se tiendra sur la défensive, tandis que le général prussien et le prince Louis-Guillaume de Hesse-Hombourg prendront l'offensive. Blücher doit s'appuyer sur les Pays-Bas où les corps du duc Charles-Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach et de Bernadotte stationnent en soutien. Au total, il s'agit bien, pour l'essentiel, d'une retraite dissimulée.
Napoléon donne 25 000 hommes à Oudinot et Macdonald et les charge de suivre Schwarzenberg. Pour son compte, avec les corps de Victor et de Ney, il poursuit Blücher qui part de Méry le 24.
Schwarzenberg replie ses ailes respectivement de Troyes à Bar-sur-Aube
Offensive de Blücher puis repli sur Laon
Livré à lui-même, Blücher a un plan simple, voire simpliste : rassembler ses troupes aussi près que possible de Paris et saisir toutes les opportunités.
Pour rejoindre Bülow et Winzingerode qui occupent la région de Reims et Laon, il décide de marcher sur La Ferté-sous-Jouarre en passant par Sézanne. Comme Marmont est toujours à Sézanne et Mortier à Château-Thierry, il doit battre le premier s'il le trouve sur son passage et faire face au second. Il lui faut également traverser l'Aube avant que Napoléon ne le talonne. Il y réussit en jetant un pont de bateaux à Baudement, près d'Anglure.
Voyant cela, Marmont quitte Sézanne pour La Ferté-sous-Jouarre ou Mortier le rejoint le 26. Ils se replient ensuite de concert sur Meaux le 27. Le même jour, Blücher passe la Marne à La Ferté-sous-Jouarre. Il y laisse Yorck et envoie Osten-Sacken et Langeron à Trilport, à deux pas de Meaux. Le 28, Kleist passe l'Ourcq à Lizy-sur-Ourcq en vue de gagner la route de Meaux à Soissons
Abandonnant alors l'idée de passer l'Ourcq, Blücher prend le lendemain la route de Soissons par Oulchy et envoie à Bülow l'ordre de se rapprocher de lui. En conséquence, celui-ci marche sur Soissons, retrouve Winzingerode sous les murs de la ville le 2 mars et reçoit la capitulation de ses défenseurs le 3. Cette reddition inattendue (la résistance avait été beaucoup plus longue lors du premier assaut sur la ville, à la mi-février) facilite grandement les opérations de Blücher. Le passage de l'Aisne lui devient une opération aisée et la concentration de ses corps s'en trouve considérablement accélérée. Dans le cas contraire, il aurait dû jeter un pont de bateaux sur la rivière ou emprunter le pont de Missy, non détruit. La chute de Soissons n'est donc probablement pas pour lui, malgré ce que pensent certains, la divine surprise qui rétablit une situation désespérée. D'autant plus que Napoléon, qui franchit la Marne à La Ferté-sous-Jouarre
L'Empereur, à ce moment, cherche la bataille mais veut au préalable recevoir quelques renforts qui arrivent sur Reims depuis les Ardennes. Plutôt que de marcher directement sur Soissons, il traverse donc Château-Thierry, Fismes
Blücher et son armée sont toujours sous Soissons. Le général prussien a d'abord prévu d'attaquer Napoléon au moment où il franchirait l'Aisne. Il pense ensuite l'assaillir de flanc entre l'Aisne et la Lette
En se repliant sur Laon, Blücher laisse cependant sur le plateau de Craonne
Napoléon appelle Marmont et Mortier à Berry-au-Bac puis attaque le plateau de Craonne le 7 mars. Winzingerode, pour s'être perdu au cours de sa marche, ne peut prendre part à un combat dont l'issue aurait probablement été différente s'il s'y fût mêlé. La victoire coûte à Napoléon 8 000 hommes, ce qui est considérable, surtout en regard des effectifs dont il dispose. Les pertes de Voronsoff s'élèvent à 4 700 hommes mais il ne perd aucun canon. Il peut ensuite faire retraite en bon ordre et couvrir la marche de l'armée de Blücher sur Laon. Quoique perdu, ce combat est un succès stratégique pour les alliés
La bataille de Laon se déroule les 9 et 10 mars. Les Français sont battus. En l'absence de poursuite, ils se maintiennent les jours suivants aux abords de Soissons et de Fismes. Le 12, Reims
Il laisse la garde de Soissons à Mortier, marche immédiatement sur Reims, tombe sur Saint-Priest dès le 13 après-midi, lui inflige des pertes colossales et s'installe dans la ville. Il y passe les journées du 14, 15 et 16 à recevoir les renforts qui lui arrivent des Ardennes (4 000 hommes) et de Paris (6 000). Le 17, il repart pour l'Aube et gagne Plancy-l'Abbaye
Retour de Napoléon sur l'Aube
Ceux-ci ont en effet dû se replier derrière la Seine après de nouveaux engagements malheureux, le 2 mars à Bar-sur-Seine pour Macdonald, le 3 sur la Barse (un affluent de la Seine) pour Oudinot. Le 4, ils doivent évacuer Troyes et mettent en place une nouvelle ligne de défense s'étendant de Nogent-sur-Seine à Montereau. Derrière eux, Schwarzenberg s'installe depuis Sens jusqu'aux environs de Pont-sur-Seine tout en faisant avancer Barclay jusqu'à Chaumont. Mais à peine ce mouvement est-il terminé qu'il reçoit la nouvelle du probable retour de Napoléon sur l'Aube. Schwarzenberg appelle alors Barclay près de lui et redéploie son armée entre l'Aube et la Seine.
Le 16, Wrede et Wittgenstein reçoivent l'ordre d'attaquer Oudinot et Macdonald. Les Français sont refoulés sur Nangis. Le 18, Schwarzenberg, sachant que Napoléon a passé Sézanne, pense se concentrer à Bar-sur-Aube
Le 18 mars, les différents corps alliés occupent les positions suivantes : le prince royal de Wurtemberg et les généraux Wittgenstein et Giulay sont à Troyes, Wrede entre Pougy et Arcis, Barclay à Brienne
Dernière manoeuvre
Il réagit alors de façon foudroyante. Rompant le combat, il repasse l'Aube et rejoint Vitry ce même 21 mars. N'ayant pu prendre la ville, trop solidement fortifiée par les alliés, il passe outre et avance sur Saint-Dizier. Son plan est maintenant, tout en frappant l'ennemi de stupeur et d'effroi par cette réaction imprévisible, de couper la principale ligne de communication des alliés, qui passe par Langres et Chaumont.
Ce n'est que le 23 que Schwarzenberg acquiert la certitude du départ de Napoléon. Ayant une journée de marche de retard sur lui, il décide de rester en arrière, d'attendre Blücher et d'aviser ensuite. Pour l'heure, il se contente de marcher sur Vitry où il arrive le jour même.
Blücher, lui, s'est remis en action le 19 mars, dès qu'il a su Napoléon reparti. Il a envoyé Kleist et Yorck sur Château-Thierry où Mortier et Marmont sont réunis. De son côté, avec Winzingerode, Osten-Sacken et Langeron, il a marché sur Châlons par Fismes et Reims, et y est arrivé le 23 également.
La jonction des deux armées est accomplie. Le lendemain, le plan suivant est adopté sous l'impulsion du Tsar Alexandre Ier : marcher sur Paris, Schwarzenberg par Sézanne et la Ferté-Gaucher, Blücher par Montmirail et la Ferté-sous-Jouarre ; pour masquer ce mouvement, Winzingerode partira pour Saint-Dizier avec 8 000 chevaux et quelques fantassins.
Le 24, Napoléon est entre Saint-Dizier et Joinville. Le même jour, Marmont et Mortier quittent Château-Thierry et marchent sur Vitry pour le rejoindre. D'autres détachements, à Sézanne, à Coulommiers, à Meaux, à Nogent, ont tous reçu l'ordre de se réunir au gros de l'armée française. Mais à Soudé-Sainte-Croix, les deux maréchaux trouvent leur route barrée par les contingents ennemis. Ils ne peuvent plus rallier l'Empereur.
Chute de Paris
L'armée alliée s'ébranle le 25 mars. Winzingerode prend comme prévu la direction de Saint-Dizier. Schwarzenberg attaque Marmont et Mortier qui sont défaits dans une série de combats et poursuivis au delà de la Fère-Champenoise jusqu'à Sézanne. La cavalerie de Blücher rencontre près de Bergères-les-Vertus
Le lendemain, Schwarzenberg envoie Yorck et Kleist depuis Montmirail sur La Ferté-Gaucher pour couper la retraite de Marmont et Mortier. Mais les Français leur échappent par la route de Provins et se dirigent à marches forcées vers Paris.
Schwarzenberg et Blücher passent la Marne le 28, arrivent sur Paris le 29, en même temps que Marmont et Mortier, livrent bataille à ceux-ci le 30 et entrent dans la capitale le 31.
Le 26 mars, Napoléon s'est retourné contre Winzingerode, l'a sévèrement battu à Saint-Dizier et rejeté sur Bar-le-Duc. C'est à ce moment qu'il apprend que sa manoeuvre a fait long feu et que les alliés se dirigent vers Paris. Sa première idée est de les suivre en queue par la route de Châlons. Un second échec devant Vitry et la nouvelle de la défaite de ses lieutenants lui font bouleverser ses plans. Il retourne à Saint-Dizier le 28 pour en repartir le 29 et tenter de rejoindre Paris par Brienne, Troyes et Fontainebleau. Cette route ne peut ramener ses troupes sous les murs de la capitale avant le 2 avril, il le sait. Et, de fait, ce sera trop tard. Le 30, pendant la bataille décisive, son armée est encore à Villeneuve-l'Archevêque, entre Troyes et Sens, à près de 200 kilomètres de Paris.
La Campagne de France est terminée.
Au sud-ouest de la France, Jean-de-Dieu Soult va de son côté tenter de contenir l'offensive d'Arthur Wellesley de Wellinngton, cela jusqu'au 12 avril 1814, date à laquelle lui parviendra la nouvelle de l'abdication de l'Empereur.