Comte de Wartenburg, Grand-Croix de l'ordre de la Croix de fer
Johann David Ludwig York naît le 26 septembre 1759 à Potsdam dans une famille d'ascendance kachoube. Son père, né David Jonathan Jark von Gostowski, a été capitaine d'infanterie dans l'armée de Frédéric le Grand.
Suivant l'exemple paternel, le jeune Ludwig intègre à l'âge de treize ans un régiment d'infanterie de l'armée prussienne, puis devient lieutenant en second dès 1777.
Incarcéré pour insubordination en 1780 durant la guerre de succession de Bavière, il ne peut réintégrer l'armée prussienne à son issue et s'engage dans l'armée des Provinces-unies.
Il combat dans ses rangs en 1782-1783 au Cap (de nos jours en Afrique du Sud) aux côtés des Français contre les Anglais, puis réintégre l'armée prussienne en 1786.
Promu capitaine par Frédéric-Guillaume II en 1787, il devient officier supérieur en 1792, commandant de bataillon en 1795 à l'issue de bataille de Pologne, commandant en 1799, colonel en 1805.
Il se bat contre les Français sous les ordres du duc de Weimar, puis, battu, rejoint Gebhard Leberecht von Blücher. Fait prisonnier à Lübeck en novembre 1806, il est échangé au printemps suivant contre un général français, et rejoint le roi Frédéric-Guillaume III réfugié à Königsberg (de nos jours Kaliningrad), ce qui lui vaut d'être nommé général et décoré de l'Ordre pour le Mérite.
En 1809, il devient gouverneur général militaire de la Prusse-Occidentale et de la Prusse-Orientale dans le cadre de la Confédération du Rhin, entité politique alliée de la France.
En 1812, Yorck commande le corps auxiliaire prussien envoyé aider Napoléon Ier lors de la campagne de Russie, et est placé sous les ordres du maréchal Macdonald. Le 30 décembre 1812, il prend pourtant l'initiative de signer une trêve à Tauroggen avec le général russe (d'origine allemande) Hans Karl Friedrich Anton von Diebitsch und Narden. Cette trahison, marquant le début du retournement d'alliance de la Prusse contre Napoléon Ier, est applaudie par les nationalistes prussiens (nombre d'entre eux, tels Carl Philipp Gottlieb von Clausewitz, mécontents de la vassalité que la France a imposée à leur pays en 1807 lors du traité de Tilsit, ont d'ailleurs déjà rejoint l'armée impériale russe).
Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III désavoue dans un premier temps Yorck, le démettant de ses commandements et le traduisant même en cour martiale ; deux mois plus tard, il change d'avis et se range définitivement du côté de la Russie à l'occasion du traité de Kalisz ; Yorck, libéré, entre triomphalement à Berlin avec ses troupes.
En 1813, Yorck couvre la retraite de Blücher après la bataille de Bautzen, se bat à Katzbach, puis s'illustre le 3 octobre à Wartenburg, en Saxe, où avec Blücher il défait le général Henri-Gatien Bertrand. Cette victoire lui vaut de la part de Frédéric-Guillaume III le titre de comte de Wartenburg et le grade de général d'infanterie, et de celle du tsar Alexandre Ier l'ordre de Saint-Georges.
En 1814, Yorck participe à la campagne de France, s'illustrant aux côtés des Russes à Montmirail, battant l'armée napoléonienne à Laon, entrant enfin dans Paris le 30 mars, ce qui lui vaut d'être décoré Grand-Croix de l'ordre de la Croix de fer.
Pendant la campagne de 1815, il ne participe pas aux combats, se tenant à la tête du Vème corps d'armée en réserve sur l'Elbe. Une nomination à la dignité de feld-maréchal couronne en 1821 sa carrière militaire.
Ludwig Yorck meurt le 4 octobre 1830 dans son domaine de Kleinöls, près de Breslau en Silésie.
"Ludwig Yorck von Wartenburg" par Ernst Paul Gebauer (Lietzen 1782 - Berlin 1865).
Une statue du maréchal Yorck honore sa mémoire à Berlin, Unter den Linden, et une rue de cette ville porte son nom (Yorckstraße).
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"Ludwig Yorck von Wartenburg". Gravure du XIXème siècle.