Grand Aigle de la Légion d'Honneur
Prononciation :
Jean-Etienne-Marie Portalis vient au monde le 1er avril 1746 au Beausset, près d'Aix, en Provence. Sous l'Ancien Régime, il mène au parlement d'Aix une carrière d'avocat. Le sommet en est le procès en divorce qu'il gagne pour la comtesse de Mirabeau en 1782-1783.
Ce succès professionnel, en lui attirant l'inimitié définitive du mari, entraîne en 1789 l'échec de sa candidature aux États généraux. Il se tient dès lors à l'écart d'une Révolution pour laquelle il se sent peu d'affinités. En 1792, cependant, suspect de royalisme, il doit quitter sa ville pour Lyon, puis pour Paris où il est finalement arrêté et emprisonné durant la Terreur.
Libéré après le 9 thermidor, il reprend son activité d'avocat et se fait élire au Conseil des Anciens en 1796. Ses opinions royalistes y font de lui l'un des meneurs du parti contre-révolutionnaire et lui valent l'exil après le coup-d'État du 18 fructidor an V.
Il ne rentre en France qu'après le 18 brumaire. Sur recommandation de Charles-François Lebrun, ami politique de Portalis et troisième consul, Napoléon Bonaparte le nomme commissaire du gouvernement, puis conseiller d'État.
En août 1800, la commission chargée de rédiger le Code civil l'accueille. Il y côtoie Bigot de Préameneu, Jacques de Maleville et François Denis Tronchet, tous placés sous la direction de Jean-Jacques Régis de Cambacérès. Après plusieurs années de travaux, au cours desquelles Portalis s'occupe particulièrement des articles concernant le culte, mais aussi de ceux sur le mariage et l'héritage, c'est à lui que revient l'honneur de présenter le nouveau code au Corps Législatif et d'en rédiger le Discours préliminaire.
Durant la même période, il participe aussi activement à la négociation du Concordat, qu'il présente au Corps Législatif en 1801, entre à l'Académie française en 1803 et devient ministre des Cultes en juillet 1804 après en avoir exercé pendant trois ans l'essentiel des attributions sous le titre de Directeur général. Il s'y montre bon gallican mais, selon Napoléon, dépourvu de la fermeté nécessaire.
Frappé d'une quasi cécité peu après sa nomination, Portalis tient cependant son poste jusqu'à sa mort, le 25 août 1807 à Paris, qui suit une opération manquée de la cataracte. L'Empereur lui accorde des obsèques somptueuses et le fait entrer au Panthéon , dans le caveau V .
"Jean-Étienne-Marie Portalis" par Pierre-Claude Gautherot (dit Claude Gautherot, Paris 1769 - Paris 1825).
Une statue de Portalis honore sa mémoire devant le palais de justice d'Aix-en-Provence .
Franc-maçonnerie : Jean-Etienne Portalis était membre de la loge « L'Amitié » d'Aix-en-Provence.
Philatélie :Les Postes de la République Française ont émis en 1973, pour commémorer la préparation du Code Civil, un timbre de 0,45 F à l'effigie conjointe de Jean Portalis et du Premier consul Napoléon Bonaparte.
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"Jean-Étienne-Marie Portalis". Gravure d'Ambroise Tardieu (Paris 1818 - Paris 1879).