Pape de 1800 à 1823
Prononciation :
Barnaba Gregorio Chiaramonti naît le 14 août 1742 à Césène, en Romagne, dans une famille de vieille noblesse.
Le 21 septembre 1765, il est ordonné prêtre. Il est nommé par Pie VI évêque de Tivoli en 1783, puis cardinal et évêque d'Imola en 1785. Il y fait preuve de modération vis-à-vis de l'occupation de son diocèse par les troupes de Charles Augereau à partir de 1796.
Suite à la mort en exil de Pie VI, Rome étant occupée par les troupes françaises, c'est à Venise que les cardinaux tiennent conclave pour lui trouver un successeur. Le 14 mars 1800, après cent-quatre jours de conclave et deux cent vingt-sept jours après la mort de Pie VI, Barnaba Chiaramonti est élu pape ‒ le deux cent quarante-huitième successeur de Saint-Pierre ‒ et prend, en hommage à son prédécesseur, le nom de Pie VII (en latin Pius VII, en italien Pio VII).
Son pontificat est marqué par de nombreux conflits avec le Premier consul, puis l'empereur Napoléon 1er. S'il se satisfait de la signature du Concordat en 1801, Pie VII est contraint d'assister au sacre de Napoléon Ier le 2 décembre 1804 . En 1808, les Etats Pontificaux sont occupés par les troupes impériales et le pape dessaisi de ses pouvoirs temporels. La réaction est immédiate : c'est l'excommunication de l'Empereur, laquelle restera presque totalement méconnue des Français.
Napoléon exile Pie VII en 1809, le plaçant d'abord en résidence surveillée à Savone puis, en 1812, à Fontainebleau.
En 1813, Napoléon, lors d'une entrevue avec lui sur la question de l'institution canonique des évêques, se montre tour à tour successivement enjôleur et menaçant, ce qui lui vaut du souverain pontife ces répliques passées à la postérité : Commediante ! Tragediante !
.
Après la chute de l'Empire, Pie VII fait preuve de mansuétude et de grandeur d'âme. Sous sa protection, une grande partie des membres de la famille Bonaparte ‒ à commencer par Laetitia, Madame mère ‒ trouve refuge à Rome. Il intervient également auprès des autorités anglaises afin que les conditions de captivité de Napoléon à Sainte-Hélène soient plus clémentes, et envoie à l'empereur déchu un aumônier.
S'il n'est pas un grand théologien, Pie VII est un exemple d'humanité et d'incarnation des vertus évangéliques. Homme très cultivé, il se soucie d'embellir Rome et de sauvegarder son passé. Humaniste, ayant connu lui-même cinq années de privation de liberté, il mène le combat pour l'abolition de l'esclavage. Tolérant, il noue des relations diplomatiques avec des pays non-catholiques : Russie, Royaume-Uni, Etats-Unis d'Amérique. Humble, il se satisfait d'un écu par jour pour vivre.
C'est dans la ville éternelle que le Vicaire du Christ rend son âme à Dieu, le 20 août 1823.
Ses cendres reposent depuis 1825 dans un monument funéraire oeuvre de Bertel Thorvaldsen, dans la chapelle clémentine de la Basilique Saint-Pierre de Rome. Ce monument fut payé avec l'héritage du cardinal secrétaire d'état Ercole Consalvi, décédé en 1824.
"Le pape Pie VII" par Jacques-Louis David (Paris 1748 - Bruxelles 1825).
Napoléon dira de Pie VII à Sainte-Hélène : C'est véritablement un bon, doux et brave homme. C'est un agneau, un véritable homme de bien, que j'estime, que j'aime beaucoup et qui, de son côté, me le rend un peu, j'en suis sûr ...
Philatélie : Les Postes du Vatican (Poste Vaticane) ont émis en 1958 un timbre de 100 Lires à l'effigie du pape Pie VII, dans le cadre d'un hommage au sculpteur Antonio Canova.
Autres portraits
Agrandir
"Le pape Pie VII et le cardinal Giovanni Battista Caprara lors du couronnement de Napoléon" par Jacques-Louis David (Paris 1748 - Bruxelles 1825).
Agrandir
"Le pape Pie VII" par Teodoro Matteini (Pistoia 1754 - Venise 1831).
Agrandir
"Le pape Pie VII". Anonyme du XIXème siècle.
Agrandir
"Le pape Pie VII" peint en 1819 par Thomas Lawrence (Bristol 1769 - Londres 1830).
Agrandir
"Ritratto di Pio VII benedicente", peint vers 1820 par Vincenzo Camuccini (Rome 1771 - Rome 1844).