Chevalier de la Légion d'Honneur
Prononciation :
Anne-Louis Girodet de Roucy voit le jour à Montargis le 5 janvier 1767. A dix-huit ans, déjà orphelin de père, il rejoint l'atelier de Jacques-Louis David à Paris, s'y révélant l'un des plus talentueux de ses élèves. Au décès de sa mère en 1787, il bénéficie de la protection du docteur Trioson, ami de la famille (qui finira par l'adopter en 1809).
Lauréat du Prix de Rome à sa troisième tentative, en 1789, avec "Joseph reconnu par ses frères", il rejoint la ville éternelle, échappant ainsi aux heures les plus sanglantes de la Révolution. Il y peint deux de ses oeuvres les plus célèbres : "Hippocrate refusant les présents d'Artaxerxes" et "Le Sommeil d'Endymion", où on peut déceler les prémices du romantisme.
Girodet regagne Paris en 1795. Il y peint le portrait de Jean-Baptiste Belley en 1797, "Mademoiselle Lange en Danaé" en 1799, "L'Apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté" (qui représente le barde Ossian accueillant au paradis les généraux Desaix, Kléber, Marceau, Hoche et Championnet) en 1802, un portrait de Napoléon Bonaparte, Premier consul et la "Leçon de géographie" en 1803.
Sa carrière est à son apogée sous l'Empire, avec la "Scène de déluge" en 1806 (qui lui vaut en 1810 le Prix de la Décennie, le tableau étant préféré aux "Sabines" de son maître David), un portrait de la reine Hortense, "Les Funérailles d'Atala" en 1808, le portrait de "Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome" en 1809, "La Révolte au Caire" en 1810 (où il rivalise avec Gros pour dépeindre une scène d'action violente baignant dans un extravagant orientalisme), ou encore "Napoléon recevant les clefs de la ville de Vienne".
En 1812 un héritage lui permet de se consacrer à l'écriture de poèmes, tissus de clichés qui n'ajoutent rien à sa gloire et ne passeront pas à la postérité.
Il réalise avec Gérard les décors de la Malmaison, puis participe à partir de 1813 à la décoration du château de Compiègne en y peignant plusieurs fresques murales.
Les forces de Girodet déclinent sous la Restauration, et la qualité de ses dernières oeuvres, telles "Tête de Vierge" et "Pygmalion et Galatée" en pâtissent. Il s'éteint à Paris le 9 décembre 1824 et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (28ème division) .
"Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson", autoportrait.
L'oeuvre de Girodet se situe à la charnière des deux grands courants artistiques du XIXème siècle. La recherche de la beauté idéale selon les canons classiques l'inscrit dans la lignée des peintres néoclassiques davidiens, alors même que, par une forte volonté d'innovation, il imprègne ses peintures d'une grâce et d'une poésie singulières, en harmonie avec l'air du temps de son époque, qui préfigure le romantisme.
Autres portraits
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"Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson", autoportrait.
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"Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson", autoportrait.
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"Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson", autoportrait de 1795.
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"Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson", autoportrait.
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"Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson", autoportrait.
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"Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson". Buste ornant sa tombe au cimetière du Père-Lachaise.