Chevalier de la Légion d'honneur
Prononciation :
Celui qui va devenir un des principaux peintres néoclassiques français voit le jour à Paris le 16 mars 1771.
Il est initié à la peinture par son père, peintre miniaturiste, puis il entre à quatorze ans dans l'atelier de Jacques-Louis David.
En 1793, bien que protégé par David, ses opinions royalistes le mettent en danger. Il s'installe en Italie et y reste huit ans, résidant à Gênes, visitant Florence, rencontrant Joséphine de Beauharnais qu'il suit à Milan. Sa réputation de miniaturiste et de portraitiste commence à s'établir.
La tradition, pour ne pas dire la légende, veut qu'il soit présent le 15 novembre 1796 à la bataille d'Arcole, au cours de laquelle Bonaparte s'élance sur le pont avec le drapeau tricolore. Avec un sens de l'observation et du moment opportun que ne renieraient pas nos actuels reporters-photographes de guerre, Gros immortalise l'épisode.
Il n'est pas étonnant, dès lors, que sa production s'inscrive dans les traces de l'épopée du siècle : les tableaux "Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa" , "La bataille d'Aboukir", "La bataille d'Eylau", "La bataille des Pyramides" et "La bataille d'Austerlitz", sommets du réalisme épique, contribuent à construire la légende de Napoléon. Parallèlement à ces scènes de batailles, il multiplie les portraits de dignitaires de l'Empire.
Il est décoré de la Légion d'Honneur par l'Empereur en personne lors du Salon du Louvre le 22 octobre 1808 .
A la Restauration, il reprend l'atelier de son maître David, exilé à Bruxelles, et tente de le faire revenir à Paris, sans succès. Il est par ailleurs comblé d'honneurs (membre de l'Institut, professeur à l'École des Beaux-Arts, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, titre de baron en 1824) mais l'essentiel de son oeuvre est derrière lui.
Ses toiles n'ont plus de succès ; pire : sa dernière oeuvre, "Hercule écrasant Diomède", reçoit les quolibets des critiques. Abandonné par ses élèves, passé de mode, n'arrivant pas à endiguer la vague montante du romantisme, c'est pourtant en romantique qu'il quitte ce monde en se jetant dans la Seine le 25 juin 1835.
Antoine-Jean Gros repose dans la 25e division du cimetière parisien du Père Lachaise .
"Antoine-Jean Gros". Autoportrait.
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"Antoine-Jean Gros" par François Pascal Simon Gérard (Rome 1770 - Paris 1837).