Duc de l'Empire
Prononciation :
Denis Decrès, né à Chaumont le 18 juin 1761, entame sa carrière dans la marine en 1779. Dès 1781, il est promu enseigne de vaisseau après s'être illustré en portant secours à un vaisseau désemparé sous le feu de la flotte anglaise (mer des Antilles, 12 ou 13 avril). Il s'illustre ensuite à la bataille des Saintes (9-12 avril 1782) et connaît une rapide promotion.
Employé dans les mers d'Amérique et des Indes, il ne rentre en France qu'en 1794. C'est pour y apprendre simultanément qu'il a été nommé capitaine de vaisseau un an plus tôt et destitué depuis en qualité de ci-devant noble. Emprisonné, il est libéré après le 9 thermidor, réintégré, et prend part à l'expédition d'Irlande.
En 1798, contre-amiral, il participe à l'expédition d'Égypte au cours de laquelle il échappe aux Anglais durant la bataille navale d'Aboukir (bataille du Nil) mais se fait prendre peu après alors qu'il ramène en France des soldats malades sur le Guillaume Tell (29 mars 1800).
Après sa libération, qui intervient rapidement, Decrès est successivement préfet maritime de Lorient, commandant de l'escadre de Rochefort et enfin ministre de la Marine en 1801.
Il trouve, à son entrée en charge, une flotte de cinquante-quatre vaisseaux et quarante et une frégates que Napoléon Bonaparte le charge de doubler, mais aussi une administration encore désorganisée et des arsenaux vides.
Par l'ouverture de nouveaux chantiers, la réorganisation du personnel maritime et des services du ministère, Decrès réussit la gageure de mettre sur pied la flotte destinée à débarquer en Angleterre et celle de l'expédition de Saint-Domingue. Les échecs, qui ne lui sont pas imputables, n'entament ni son courage ni son énergie.
Vice-amiral en 1804, duc en 1813, il quitte son poste, en 1814, laissant une flotte de cent quatre vaisseaux (dont trente et un en construction) et cinquante et une frégates, nantie d'équipages au complet et disposant de deux écoles navales, à Brest et Toulon. Seul le haut-commandement prête flanc à la critique, les sommets les plus élevés de la hiérarchie s'étant révélés, sous son ministère, plus faciles à gravir par l'obéissance que par la supériorité des talents.
Decrès est rappelé pendant les Cent-Jours et nommé pair. Après la seconde abdication, il accepte d'être de ceux qui vont demander à Napoléon 1er, retiré à la Malmaison, de quitter la France.
La seconde Restauration le met à la retraite en 1815.
Il meurt à Paris, le 7 décembre 1820, des suites d'une explosion provoquée par un domestique pour tenter de couvrir un vol par un accident.
Son magnifique tombeau se trouve au cimetière du Père Lachaise, division 39.
"Denis Decrès, ministre de la Marine en 1801" par René Théodore Berthon (Tours 1776 - Paris 1859).
D'un caractère difficile et exigeant avec ses subordonnés, très attaché à ses prérogatives, Decrès était tenu en grande estime par l'Empereur, qui l'écoutait volontiers. Decrès est généralement détesté
, disait-il, mais on a tort, il a rendu de grands services à la marine. Il est très capable et homme d'esprit [...] Avec cela il est dur, peu obligeant. Voilà pourquoi on ne l'aime pas.
Le nom de Decrès est inscrit sur la 33e colonne (pilier Ouest) de l'arc de triomphe de l'Étoile.
Adresse
33, Rue du Faubourg Saint-Honoré. Paris 8ème arrondissement
C'est en 1810 que le duc Decrès acheta l'Hôtel Perrinet de Jars (dit aussi Hôtel de Guébriant). Liste des batailles navales des guerres de la Révolution et de l'EmpireAutres portraits
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"Denis Decrès, duc de l'Empire". Gravure du XIXème siècle.