Chevalier de l'Empire
Prononciation :
Nicolas Marie d'Alayrac naît le 8 juin 1753 à Muret. Son père est messire Jean d'Alayrac, conseiller du roi en Comminges puis sous-lieutenant du comte d'Artois ; sa mère se nomme Marie Cluzel.
Le jeune Nicolas suit ses études à Toulouse. Bien que destiné au barreau, il se passionne davantage pour la musique et ses débuts d'avocat sont si peu concluants qu'on tente de réorienter le jeune homme vers une carrière militaire. Il devient sous-lieutenant aux gardes du comte d'Artois, à Versailles.
D'Alayrac y trouve surtout l'occasion de fréquenter les musiciens ‒ il reçoit les conseils d'André Grétry, se lie avec le chevalier de Saint-Georges ‒ et les amateurs fortunés.
En 1781, après qu'il a publié sous un pseudonyme italianisant des quatuors concertants qui ont un grand succès, c'est chez une de ces relations acquise dans les salons, le baron Pierre Victor de Besenval de Brünstatt, qu'il fait jouer deux petits opéras-comiques : Le Petit souper et Le Chevalier à la mode. Ces deux pièces ont le bonheur de plaire à la reine.
L'année suivante, le soutien de Marie-Antoinette lui permet de faire jouer une comédie entrecoupée d'ariettes à la Comédie-italienne (futur Opéra-Comique) L'Eclipse totale. Sa carrière s'en trouve lancée.
Durant la Révolution, après avoir « républicanisé » son nom en Dalayrac, il produit quelques pièces de circonstances comme La Prise de Toulon (1794). Il contribue également, à l'instar d'Etienne Méhul ou Charles Catel, à la Fête de l'Etre-suprême voulue par Maximilien de Robespierre, le 8 juin 1794. Le Directoire le cite en 1798 parmi les « citoyens ayant bien mérité de la Patrie [...] comme auteur des opéras Le Château de Montenero et Les deux prisonniers ».
Dalayrac obtient ses plus grands succès après son élection à l'académie de Stockholm en 1798 : Adolphe et Clara en 1799, Maison à vendre en 1800 et Gulistan en 1805. Napoléon Ier lui décerne la Légion d'honneur le 17 juillet 1804 et lui octroie le titre de chevalier le 3 mai 1809. Malgré ces signes de la faveur impériale, Dalayrac ne sera pourtant jamais membre de l'Institut ni employé au Conservatoire, du fait de ses mauvaises relations avec ses pairs.
Dalayrac meurt le 27 novembre 1809 à Paris, sans avoir pu entendre sa dernière oeuvre Le Poète et le musicien, composée pour le cinquième anniversaire du couronnement de l'Empereur. Il est enterré dans le jardin d'une maison particulière à Fontenay-sous-Bois, sa femme ayant tenu à ce que sa tombe ne soit pas à côté de celle de ses rivaux jaloux
au cimetière du Père-Lachaise. Cette sépulture a été transférée en 1838 au cimetière paroissial de la commune.
"Nicolas Dalayrac". Gravure aquarellée du XIXème siècle.
Dalayrac produisit cinquante-six ouvrages en vingt-huit ans de carrière, la plupart sur des livrets de Monvel et de Marsollier.
Un buste de Dalayrac fut placé en 1811 dans le foyer de l'Opéra-comique.
Ludwig van Beethoven possédait des copies de certaines des partitions de Dalayrac, dont Deux Petits Savoyards (1789), pièce considérée comme un des chefs d'oeuvre de la comédie sentimentale du XVIIIème siècle.