Comte de l'Empire, grand-officier de la Légion d'honneur
Prononciation :
Antoine Jacques Claude Joseph Boulay naît le 19 février 1761 à Chaumonsey, dans les Vosges, de parents cultivateurs. Orphelin dès la jeune enfance, il est élevé par un oncle, curé près de Nancy et fait ses études au collège de Toul.
Reçu avocat à Nancy en 1783, puis à Paris en 1786, il quitte le barreau pour s'engager dans un bataillon de volontaires de la Meurthe. Il participe à la campagne de l'Argonne en 1792 et combat à Valmy.
Malade, il rentre à Nancy en 1793 où il est élu juge au tribunal du district avant de s'enrôler à nouveau, après sa destitution par un représentant en mission. Boulay combat dans l'armée du Rhin et parvient au grade de capitaine.
Il revient de nouveau à Nancy mais, dénoncé comme suspect, doit se cacher jusqu'au 9 thermidor sur sa terre natal de Chaumousey. Il est ensuite élu président du tribunal de Nancy, puis nommé accusateur-public près le tribunal criminel de la Meurthe.
Le 16 mars 1794, toujours à Nancy, il épouse Catherine Thiboust qui lui donnera quatre enfants : Antoine, Georges, Joseph, Charlotte, Henriette.
En 1797, les électeurs de la Meurthe le nomment député au Conseil des Cinq-Cents. C'est alors qu'il adjoint à son nom celui de son département d'élection, afin de se distinguer d'un homonyme.
Deux ans plus tard, il prend une part active au coup d'état du 18 brumaire et devient rapporteur de la commission de rédaction de la constitution de l'an VIII. Nommé conseiller d'Etat en 1800, il prend à son poste une large part à la rédaction du code civil.
Bien qu'ayant voté contre l'établissement de l'Empire, il est créé comte en 1808, président de section au Conseil d'Etat en 1810, et entre au conseil de régence en 1814.
Destitué par la Restauration, il est élu par la Meurthe membre de la Chambre des représentants en mai 1815 après le retour de Napoléon. Nommé par l'Empereur ministre d'Etat, il devient, après l'abdication de ce dernier, un très éphémère ministre de la Justice (23 juin - 7 juillet 1815) dans la commission de gouvernement provisoire.
La monarchie ressuscitée lui ote toute fonction et inscrit son nom sur l'ordonnance de proscription du 24 juillet 1815. Son exil (en Allemagne) se prolonge jusqu'en 1819. Après son retour à Paris, il ne participe plus à la vie politique.
Boulay de la Meurthe meurt le 4 février 1840 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse où sa pierre tombale est gravée du jugement que Napoléon portait sur lui : « Boulay était un brave et honnête homme ».
Franc-maçonnerie : Merlin de Douai fut en 1804 Grand officier d'Honneur du Grand Orient de France.
"Antoine Jacques Claude Joseph Boulay de La Meurthe". Détail d'un médaillon en bronze réalisé en 1832 par Pierre-Jean David d'Angers (1788-1856).
Boulay a laissé des mémoires qui sont resté inédits à ce jour.