Comte de Huessen et comte de l'Empire
Prononciation :
Jean-Guillaume de Winter naît le 23 mars 1761 à Kampen, petite ville des Provinces-Unies (aujourd'hui royaume des Pays-Bas).
Entré à douze ans dans la marine, il est lieutenant de vaisseau quand il participe au mouvement révolutionnaire qui cherche à renverser le gouvernement du stathouder. L'échec de cette révolution, après l'intervention armée de l'Angleterre et de la Prusse en 1787, entraîne l'exode de nombreux patriotes bataves. De Winter est de ceux-là. Il se réfugie en France où il prend du service dans l'armée de terre.
Devenu général sous la Révolution, il rentre dans son pays en 1795 avec l'armée de Jean-Charles Pichegru. Le 21 janvier de cette année-là, il commande le détachement de la cavalerie française qui s'empare de la flotte hollandaise du Helder paralysée par les glaces. Ses compatriotes le nomment vice-amiral et commandant de la flotte hollandaise du Texel.
A sa tête, il livre à la flotte anglaise, le 11 octobre 1797, la bataille de Campredon ou Camperdown (déformation de Camperduin) qui se termine pour lui par la défaite et la captivité . Après sa libération, obtenue en décembre par un échange de prisonniers, sa conduite lors de ce combat est examinée par un conseil de guerre et approuvée à l'unanimité.
Il est alors nommé ministre plénipotentiaire de la république Batave auprès du gouvernement français, fonction qu'il assume entre juillet 1798 et 1802, après quoi il est rappelé en Hollande pour y prendre la direction des forces navales. Sa principale campagne le mène en Méditerranée pour débusquer et détruire les pirates barbaresques dont l'action entrave le commerce néerlandais. Elle se termine par un traité.
En 1809, Louis Bonaparte, devenu roi de Hollande, le fait maréchal et commandant en chef de ses troupes de terre et de mer. Le 4 mai 1810, il le crée comte de Huessen.
Après l'annexion du royaume par l'Empire (juillet 1810), Napoléon Ier accorde à son tour à Jean-Guillaume de Winter toute sa confiance. Il le nomme Grand-officier de la légion d'honneur, vice-amiral le 12 décembre 1810, inspecteur général des côtes de la mer du Nord le 23 mars 1811, comte d'Empire le 9 mai et enfin, en juillet, commandant en chef des forces navales concentrées au Texel (commune du nord de la Hollande).
En 1812, Winter, malade, doit transmettre son commandement à son compatriote, l'amiral Charles-Henri Verhuell. Il meurt peu de temps après, le 2 juin, à Paris, et est inhumé au Panthéon . Son coeur, lui, est conservé dans sa ville natale.
"L'amiral Jean-Guillaume de Winter". Gravure du XIXème siècle.
Comme l'amiral était sans fortune, l'Empereur ordonna que l'État prît à sa charge les dépenses de ses obsèques, qui furent solennelles.