Grande duchesse de Bade
Prononciation :
Stéphanie de Beauharnais est la fille du comte Claude de Beauharnais, frère aîné du vicomte Alexandre François Marie de Beauharnais, premier mari de Marie-Josèphe-Rose de Tascher de la Pagerie. Stéphanie est donc la nièce de la future impératrice et la cousine germaine d'Eugène de Beauharnais et de sa soeur Hortense.
Elle naît à Versailles le 28 août 1789. Deux ans plus tard, après la mort de sa mère, Madame de Lezay-Marnesia, elle est délaissée par son père et recueillie par une riche anglaise qui l'adopte et la fait placer dans un couvent du midi de la France. Napoléon, ayant appris son existence par Joséphine en 1802, ordonne son retour à Paris et charge de son éducation la célèbre Madame Campan (Jeanne-Louise-Henriette de ses prénoms), qui avait déjà vu défiler dans son pensionnat Caroline et Pauline Bonaparte, ainsi qu'Hortense de Beauharnais.
En 1806, l'Empereur adopte Stéphanie, en fait une princesse impériale, et la donne peu après en mariage au prince héritier de Bade, que l'on vient de dépouiller de sa fiancée, Augusta de Bavière, au profit d'Eugène de Beauharnais. La cérémonie a lieu en grande pompe aux Tuileries, le 8 avril de cette année, selon le rite catholique (mais il a été convenu que les enfants à venir seraient élevés dans la foi protestante).
L'union est d'abord assez peu heureuse, le prince, débauché notoire, ne s'intéressant guère à sa jeune épouse. Les choses finiront cependant par s'arranger suffisamment pour que le couple conçoive cinq enfants, sans parvenir malheureusement à produire un héritier.
Stéphanie devient Grande-duchesse en 1811, quand son mari monte sur le trône de Bade. Mais le Grand-duc meurt prématurément, en décembre 1818, la laissant isolée face à ceux qui, quelques années plus tôt, à la chute de l'Empire, avaient réclamé sans succès à son époux sa répudiation, que l'absence de mariage protestant rendait facile.
La grande-duchesse douairière ‒ elle a vingt-neuf ans ‒ s'installe à Mannheim et y mène une vie qui finit par désarmer les préventions que les souverains européens éprouvent à l'égard de ce qu'elle représente. Le Tsar Alexandre Ier et le roi de Bavière, époux de ses belles-soeurs Louise-Augusta et Caroline de Bade finissent ainsi par éprouver pour elle une réelle amitié.
Elle mène alors une vie paisible, se dévouant à l'éducation et au mariage de ses filles. Elle rentre en France après l'avénement de Napoléon III et a la joie d'assister en 1856 au baptème du Prince Impérial.
Stéphanie meurt à Nice le 29 janvier 1860.
"Stéphanie de Beauharnais", tableau en pied par François Pascal Simon Gérard (Rome 1770 - Paris 1837).
Son premier fils, mort officiellement à moins d'un mois, le 16 octobre 1812, a parfois été identifié au célèbre Kaspar Hauser, apparu en 1828 à Nuremberg. La thèse de l'enlèvement du jeune prince et de sa substitution par l'enfant qui mourut le 16 octobre fut alors très populaire et le resta même après la mort de Kaspar en 1833. Elle est d'ailleurs encore soutenue et des analyses A.D.N. contradictoires ne permettent pas de conclure avec certitude à sa véracité ou à sa fausseté. Les sentiments personnels de Stéphanie à ce sujet restent inconnus car beaucoup de ses écrits ont disparu après sa mort.
Les Postes de Monaco ont émis en 2004 un timbre de 1,90 EUR à l'effigie de Stéphanie de Beauharnais, puisqu'elle est l'aïeulle du Prince Albert II (ainsi, du reste, que du Roi des Belges et du Grand-duc de Luxembourg).
Autres portraits
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"Stéphanie de Beauharnais". Anonyme du XIXème siècle.
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"Stéphanie de Beauharnais". Anonyme du XIXème siècle.