Chevalier de la Légion d'Honneur et de l'ordre royal des Deux-Siciles
Giovanni Paisiello voit le jour le 9 mai 1741 à Roccaforzata, près de Tarente, dans les Pouilles. A quatorze ans, il est envoyé à Naples où il reçoit l'enseignement de Francesco Durante. Il fait jouer ses premiers opéras dans diverses villes italiennes puis revient à Naples en 1766 pour y établir sa suprématie.
En 1776, il est appelé en Russie par Catherine II (Екатери́на II Алексе́евна) et y reste huit ans. C'est à Saint-Petersbourg [Санкт-Петербу́рг], en 1782, qu'est créée son oeuvre la plus célèbre, Le Barbier de Séville, d'après Pierre Augustin Caron de Beaumarchais.
A son retour à Naples, en 1784, le roi Ferdinand IV le nomme maître de chapelle. Il donne alors La Molinara (1788), oeuvre dans laquelle Ludwig van Beethoven ira chercher deux thèmes de variations pour piano.
En 1797, il remporte un concours organisé auprès des musiciens italiens pour une marche funèbre en l'honneur du général Lazare Hoche puis devient, en 1799, directeur de la musique nationale quand Naples devient la République parthénopéenne. Ce qui ne l'empêche pas de retrouver la faveur des Bourbons quand ceux-ci récupèrent leur trône , quelques mois plus tard.
Le Premier consul Napoléon Bonaparte, dont il est le compositeur préféré, l'emprunte au roi de Naples et le fait venir à Paris en avril 1802, pour le nommer maître de chapelle des Tuileries et lui donner la haute main sur l'organisation de sa musique. Paisiello donne une Proserpine qui est un échec complet mais surtout une Messe et un Te Deum à double choeur pour le sacre de l'Empereur.
Les compositeurs français, emmenés par Etienne Méhul, lui font cependant la vie dure et il préfère dès 1804 retourner dans son pays natal en laissant sa succession à Jean-François Lesueur. Son opéra Il Pirro sera cependant joué avec un grand succès au Théâtre de l'Impératrice, à Paris, en 1811.
Sa carrière se poursuit ensuite à Naples auprès des souverains successifs, Joseph Bonaparte puis Joachim Murat. Elle se termine en 1815, quand les Bourbons se montrent moins ravis que quinze ans plus tôt de le trouver à nouveau dans les murs. Paisiello tombe en disgrâce puis meurt, le 5 juin 1816, avant d'avoir pu rétablir sa situation.
Il repose dans l'église Santa Maria Donnalbina [40.84449, 14.25265] de Naples.
"Giovanni Paisiello au clavicorde" peint en 1791 par Elisabeth-Louise Vigée Le Brun (Paris 1755 - Paris 1842).
Sa production instrumentale est réduite, ainsi que sa production religieuse, mais il a en revanche composé plus de cent opéras, seria comme buffa. C'est dans ce genre qu'il se montre le plus brillant, son Barbier étant de taille à rivaliser avec celui de Gioacchino Rossini.