N & E
Napoléon & Empire

Claude-Louis Berthollet

Comte de l'Empire, Grand-officier de la Légion d'honneur

Prononciation :

Blason de Claude-Louis Berthollet (1748-1822)

Né à Talloires , sur les bords du lac d'Annecy, le 9 décembre 1748, Claude-Louis Berthollet, sujet du royaume de Sardaigne, obtient ses diplômes de médecine à l'université de Turin (1768).

En 1772, il s'installe à Paris pour étudier la chimie, puis se fait naturaliser Français (1778) et devient le médecin personnel du duc d'Orléans. L'Académie des Sciences l'accueille en 1780. Quatre ans plus tard, il devient le directeur des teintures de la célèbre manufacture des Gobelins.

Comme Jean-Antoine Chaptal ou Gaspard Monge, Berthollet est de ces savants qui mettent leurs talents au service de la Révolution. Mais c'est avec discrétion, sans se lancer dans l'arène politique. Après avoir fait partie de la commissions des Poids et Mesures, il travaille en collaboration avec Monge à la raffinerie de salpêtre de Saint-Germain des Prés ainsi qu'à la poudrerie de Grenelle, participe à la fondation de l'École Polytechnique puis y enseigne la chimie, tout comme il le fait à l'École Normale.

Membre de l'Institut depuis sa fondation, en 1795, Berthollet est choisi, l'année suivante, pour participer à une commission chargée d'aller choisir en Italie les oeuvres d'art destinées à être ramenées à Paris. Il fait à cette occasion la connaissance de Napoléon Bonaparte.

La relation de confiance qui s'établit entre les deux hommes fait de Berthollet, en 1798, l'un des seuls détenteurs du secret de l'expédition d'Égypte. Il est chargé de recruter les savants qui en feront partie, sans leur révéler leur destination, et en leur précisant seulement que Bonaparte sera avec eux.

En Égypte, Berthollet met sur pied l'Institut du même nom et procède aux observations qui l'amèneront à sa principale découverte : celle de l'équilibre chimique.

Bonaparte, qui décidément l'apprécie, le ramène avec lui d'Égypte et le nomme sénateur aussitôt après le 18 Brumaire, dès la première promotion de décembre 1799, avant d'en faire en 1803 le titulaire de l'opulente sénatorerie de Montpellier.

Mettant sa fortune au service de la science, Berthollet s'installe à Arcueil en 1801 et dote son domicile d'un laboratoire perfectionné, dont les appareils ont été construits par les plus habiles ouvriers. Il s'y entoure d'une équipe de jeunes chercheurs prometteurs (Joseph Louis Gay-Lussac ou François Arago en sont issus) et reçoit tous les grands noms de la science de son temps, organisant, en compagnie de Pierre-Simon Laplace, un cénacle qui prend le nom de Société d'Arcueil, foyer scientifique unique en Europe et qui rayonne une dizaine d'années durant. C'est d'ailleurs en 1803 que Berthollet donne son ouvrage majeur : l'Essai de statistique chimique.

Grand-officier de la Légion d'honneur en 1804, comte de l'Empire en 1808, Berthollet n'en vote pas moins la déchéance de l'Empereur en 1814. Louis XVIII le fait pair de France.

Il meurt le 6 novembre 1822, à Arcueil, d'un ulcère charbonneux. Il repose au cimetière de Cachan  .

"Le comte Claude-Louis Berthollet". Anonyme du XIXème siècle.

"Le comte Claude-Louis Berthollet". Anonyme du XIXème siècle.

Parmi ses découvertes figure, à côté de ses travaux théoriques, la mise en évidence des propriétés décolorantes du chlore, utilisé sous forme d'hypochlorite de sodium : c'est l'eau de Javel, ainsi nommée d'après le quartier où s'élevait la première manufacture qui la produisit.

Berthollet tint à faire figurer son chien, symbole pour lui d'amitié et de fidélité, sur son blason.

Les Postes de la République Française ont émis en 1958 un timbre de 35,00 F   à l'effigie de Claude-Louis Berthollet.

Le nom de Berthollet a été donné à une rue de Paris et à un lycée d'Annecy. On peut par ailleurs admirer à Annecy une statue de Berthollet  , faisant face au lac et regardant en direction de son village natal.

Adresse

15, Rue de Bellechasse. Paris VIIème arrondissement  

Cet hôtel devient la propriété de Berthollet à son retour de la campagne d'Egypte.

Autres portraits

Claude-Louis Berthollet (1748-1822)
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"Claude-Louis Berthollet", dessin au fusain par Jean-Baptiste Wicar (Lille 1762 - Rome 1834).
Claude-Louis Berthollet (1748-1822)
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"Claude-Louis Berthollet", portrait au fusain par André Dutertre (Paris 1753 - Paris 1842).
Claude-Louis Berthollet (1748-1822)
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