Prononciation :
Barthélémy Catherine Joubert (1769-1799) naît le 14 avril 1769, dans une famille bourgeoise à Pont-de-Vaux, village en ce temps-là de la province de Bresse, aujourd'hui dans le département de l'Ain. Son père est avocat.
Joubert s'enfuit à quinze ans du collège des Joséphites de Louhans pour s'engager dans le régiment d'artillerie de la Fère. Sa famille le retrouve et l'oblige à terminer ses études, d'abord à Lyon puis à Dijon, où il suit des cours de droit.
Acquis aux idéaux révolutionnaires, il s'enrôle dès 1789 dans la garde citoyenne dijonnaise puis, en 1791, dans le 3e bataillon des volontaires de l'Ain. Il se bat sur le Rhin et en Italie et monte rapidement en grade.
Lieutenant en 1793, il tombe brièvement aux mains des austro-sardes, ce qui ne l'empêche pas d'être promu adjudant-général au printemps 1794, après sa libération.
En 1795, il est nommé adjudant-général chef de brigade en juin puis général de brigade en décembre.
Sous les ordres de Napoléon Bonaparte, il se distingue lors de la première campagne d'Italie. Après avoir brillamment participé aux batailles de Montenotte, Millesimo, Mondovi et Lodi, Joubert est élevé au grade de général de division peu avant la bataille de Rivoli. Son rôle au cours de celle-ci est primordial.
Durant le mouvement sur Vienne qui termine la campagne, il s'illustre encore lors de l'expédition du Tyrol, qualifiée par Lazare Carnot de campagne de géants
. La traversée victorieuse des Alpes juliennes reste le plus grand titre de gloire de Joubert.
Tous ces exploits lui valent l'honneur d'accompagner son chef lorsque celui-ci porte au Directoire le traité de Campo-Formio.
En 1797, Joubert prend le commandement de l'armée du Nord, à la tête de laquelle il soutient le coup d'état réalisé par la fraction des révolutionnaires hollandais la plus radicale.
L'année suivante, il commande successivement l'armée de Hollande puis celle de Mayence et enfin celle d'Italie. A la tête de cette dernière, il chasse du Piémont le roi de Sardaigne Charles-Emmanuel IV et dfonde une éphémère République du Piémont. Il démissionne cependant peu après, pour protester contre la politique du Directoire en Italie.
Le 30 prairial an VII (18 juin 1799), Joubert est l'un des principaux soutiens du coup d'état mené contre leurs collègues directeurs par Paul Barras et Emmanuel Siéyès. Ce dernier, préparant une action plus radicale, fait nommer Joubert commandant en chef de l'armée d'Italie, afin qu'il acquière la popularité qui lui manque encore et devienne le sabre indispensable au renversement du régime.
Nommé le 5 juillet 1799, Joubert ne rejoint son poste qu'en août, après s'être attardé un mois en chemin pour célébrer son mariage avec Zéphirine de Montholon (soeur du futur général Charles Tristan de Montholon). Il manifeste ensuite une indécision qui achève de donner au général en chef russe Alexandre Souvorov le temps de rassembler des forces deux fois supérieures aux siennes. Le 15 août 1799, la bataille de Novi (15 août 1799) tourne au désastre. Joubert lui-même est mortellement blessé dès son début.
Quelque mois après la bataille, Bonaparte, devenu Premier consul, fait rapatrier le corps du malheureux général. Il repose d'abord dans un fort toulonnais, le fort Lamalgue, connu également depuis sous le nom de fort Joubert. Il sera ensuite transféré dans l'église de son village natal.
Barthélémy Catherine Joubert
La femme de Joubert, veuve après un mois de mariage, épousera en secondes noces le maréchal Étienne Macdonald.
C'est finalement Napoléon Bonaparte, de retour d'Égypte, qui servira trois mois plus tard de sabre à Siéyès lors du ,coup d'État du 18 brumaire un sabre infiniment plus difficile à manier que ne l'aurait sans douté été Joubert.