Emmanuel Crétet

Comte de Champmol

Crétet vient au monde à Pont de Beauvoisin, en Savoie, le 10 février 1747. Avant la Révolution, c'est un commerçant qui fait de fréquents voyages aux Amériques avant de s'installer à Londres puis de devenir directeur de la compagnie d'assurances contre l'incendie de Paris.

Pendant la Révolution, il fait d'importants achats de biens nationaux, dont la Chartreuse de Champmol, près de Dijon. Élu au Conseil des Anciens, il s'y intéresse surtout aux questions économiques et monétaires.

Le 18 brumaire ‒ qu'il a peut-être soutenu financièrement ‒ le fait membre de la commission chargée de rédiger la nouvelle constitution. Il devient par la suite, dès décembre 1799, conseiller d'État et sénateur.

Chargé de la direction générale des Ponts et Chaussées et du cadastre, il y accomplit une oeuvre impressionnante : percement de la voie transalpine par le Mont Cenis, réorganisation du réseau routier (c'est à lui que l'on doit sa structure en étoile rayonnant depuis Paris), réglementation du poids des voitures, aménagement des quais de la capitale, reprise des travaux sur les canaux (en particulier le canal de l'Ourcq), fixation des dunes de Gascogne, création de villes nouvelles (Napoléon-Vendée, aujourd'hui la Roche-sur-Yon, et Napoléonville, devenue Pontivy-Nouveau), réorganisation de l'École des Ponts et Chaussées et du corps des ingénieurs.

Devenu, le 22 avril 1806, le premier des gouverneurs de la Banque de France, il impose là aussi une réorganisation qui aboutit au renforcement de la tutelle de l'État.

Le 9 août 1807, il est nommé ministre de l'Intérieur ; le 26 avril 1808, comte de Champmol. Le 29 juin 1809, malade, il doit quitter son ministère et meurt dans sa maison de la rue de la Municipalité cinq mois plus tard, le 28 novembre, après s'être tué à la tâche.

L'Empereur le fait inhumer au Panthéon  , dans le caveau III  .