Comte de l'Empire
Prononciation :
Affligé d'un bégaiement handicapant, lorsqu'il est élu aux Etats généraux puis à la Convention, François Antoine Boissy d'Anglas (né le 8 décembre 1756 à Saint-Jean-Chambre, en Vivarais) reste un personnage effacé. Lors du procès du roi, il vote pour l'appel au peuple, le bannissement et le sursis à l'exécution, comme il proteste contre l'arrestation des Girondins, mais sait caresser Maximilien Robespierre dans le sens du poil.
Après la chute de ce dernier, il peut enfin révéler son hostilité à la Terreur. Il entre au Comité de salut public assaini de ses éléments terroristes
, fait rouvrir la Bourse et rétablit la liberté des cultes sans signes extérieurs.
Président de la Convention le jour de l'émeute du 1er prairial an III (20 mai 1795), c'est à lui qu'est présentée la tête du député Jean Bertrand Féraud, qu'on vient de massacrer, plantée sur une pique ; il se lève et la salue avec respect. Son courage et son sang froid dans la circonstance lui valent une grande popularité parmi ses collègues députés.
Bien que simple rapporteur de la commission des onze chargée d'élaborer une nouvelle constitution, il s'en voit attribuer la paternité alors que Pierre Daunou la défend devant la Convention.
Elu au Conseil des Cinq-Cents mais affilié au parti clichyen (conventionnels modérés), il est victime de la répression contre les royalistes après le 18 fructidor. Se cachant, échappant à la déportation, il se constitue prisonnier lorsqu'il sent la fin du Directoire.
Le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui le tient en grande estime, l'amnistie et il entre au Tribunat puis au Sénat en 1804. L'Empereur le fait comte d'Empire en 1808.
Cela n'empêche pas Boissy d'Anglas de souscrire à la déchéance de Napoléon Ier en 1814...
Fait pair de France par Louis XVIII, il se rallie à l'Empereur lors des Cent-Jours avant d'être réintégré dans la pairie par le roi qui sait que Boissy d'Anglas a toujours été royaliste de coeur.
François Antoine Boissy d'Anglas décède à Paris le 20 octobre 1826. Sa tombe se trouve dans la 28ème division du cimetière du Père-Lachaise.
"François Antoine Boissy d'Anglas" par François Dumont l'Aîné (Lunéville 1751 - Paris 1831).
Son rôle de pacificateur lors de la Terreur blanche de 1815 fut indéniable. De souche protestante, il défendit les huguenots en but aux manifestations catholiques. D'ailleurs, vice-président de la Société biblique, il fut membre du Consistoire de l'Église réformée de France de 1803 à sa mort.
Remerciements
Cette notice biographique a été rédigée par Mme Marie-Christine Pénin (voir son site Tombes et Sépultures), et mise en ligne avec son aimable autorisation. Elle nous a par ailleurs grâcieusement fourni la photo de la sépulture du comte.Adresse
5, Rue de Beaune. Paris VIIème arrondissement
C'est ici que loge le Conventionnel Boissy d'Anglas en 1793.13, Rue de Choiseul. Paris IIème arrondissement
L'almanach Impérial de 1811 indique que le comte de Boissy d'Anglas demeure à cette adresse.Autres portraits
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"François Antoine Boissy d'Anglas". Ecole de Jean-Auguste-Dominique Ingres.