Félix Pascal Baciocchi

Prince de Lucques et de Piombino

Félix Pascal Baciocchi vient au monde à Ajaccio le 18 mai 1762 dans une famille de petite noblesse. Il est d'abord sous-lieutenant au régiment de Royal-Corse en 1778, puis lieutenant aux chasseurs royaux corses en 1788, avant de passer dans les armées du Var et d'Italie (1794) où il est promu capitaine.

Ce militaire sans génie particulier vient cependant à bout d'une magnfique conquête : celle d'Élisa, la soeur de son chef, Napoléon Bonaparte. Il l'épouse, le 1er ou le 5 mai 1797, à Marseille, malgré les réticences du frère. Le mariage religieux a lieu le 14 juin à Mombello, près de Milan.

Sa carrière prend alors une tournure plus brillante, quoi qu'elle n'atteigne pas les sommets auxquels parviendra celle de Joachim Murat, autre beau-frère de Napoléon Bonaparte. Sans avoir à tirer l'épée, Félix Baciocchi est promu colonel en 1802, général de brigade en 1804, enfin général de division en 1809. Il est également fait sénateur (1804) puis prince impérial (1805).

Mari complaisant, il supporte avec sérénité les infidélités de sa femme et se satisfait de la voir gouverner les états qu'elle tient de l'Empereur : duchés de Lucques et de Piombino, puis grand-duché de Toscane. Lui-même se contente auprès d'elle d'un rôle qui oscille entre ceux d'aide de camp et de prince consort.

A la chute de l'Empire en 1815, il se retire d'abord à Trieste, puis, après la mort d'Elisa en 1820, à Bologne.

C'est dans cette ville qu'il meurt le 28 avril 1841. Il y repose   avec son épouse dans la basilique San Petronio.

Alors que son absence de Paris lui avait évité la honte de voter la déchéance de l'Empereur avec le reste du Sénat (1814), Félix Baciocchi éprouva le besoin de publier une proclamation par laquelle il se ralliait à cette décision.

Talleyrand eut à son égard un mot cruel. Alors que l'ancien prince de Piombino, prédécesseur d'Élisa, dépossédé de son titre, se plaignait de ne plus savoir comment s'appeler, le ministre des relations extérieures lui répondit : Que ne prenez-vous le nom de Baciocchi, il est vacant ?