Gaspare Luigi Pacifico Spontini naît dans une famille très modeste le 14 novembre 1774 à Maiolati, près d'Ancône, dans les Marches. Son père souhaite le voir entrer dans les ordres mais le jeune Spontini préfère la musique à la prétrise et sait faire triompher sa volonté.
Ses études se déroulent à Naples , où Spontini se fait remarquer de Domenico Cimarosa et Niccolò Vito Piccinini et fait jouer en 1796 son premier opéra, I Puntigli delle donne, avec succès semble-t-il.
Quelques années plus tard, une fois sa réputation établie en Italie, Spontini se rend à Paris (1803), où il sait se faire d'utiles relations dans le monde musical ‒ le facteur de piano Sébastien Erard (son futur beau-père), le critique François-Joseph Fétis ‒ comme dans la haute société ‒ Bernard de Lacépède, le président du Sénat, Madame de Staël, Juliette Récamier et surtout Joséphine de Beauharnais. La Finta filosofa (1804), un opéra-bouffe, plaît au Premier consul. Mais l'hostilité active des compositeurs parisiens fait chuter ses tentatives dans le genre de l'opéra-comique en français :La Petite Maison (1804), Julie ou le pot de Fleurs (1805).
Grâce à ses relations dans le grand monde, il est nommé Compositeur particulier de la chambre de l'Impératrice en 1805. L'année suivante, il donne une cantate à la gloire de Napoléon Ier, L'eccelsa gara ainsi qu'un vaudeville composé pour la fête de l'Empereur, Tout le monde a tort qui est joué à la Cour par des membres de celle-ci.
Il parvient enfin à obtenir un succès public en 1807 avec La Vestale, dont Luigi Cherubini et François-Adrien Boieldieu ont refusé le livret et qui personnifie à merveille l'esprit du temps. L'oeuvre est déclarée le meilleur ouvrage lyrique de la décennie par l'Institut.
En 1810, la faveur de l'Impératrice Joséphine lui permet d'obtenir la direction musicale de l'opéra italien au Théâtre de l'Impératrice mais il perd ce poste deux ans plus tard en raison d'un conflit avec son directeur général.
Il le retrouve à la Restauration mais tombe en disgrâce auprès de Louis XVIII et finit par quitter Paris en 1819 ou 1820.
Berlin l'accueille et le roi de Prusse le nomme directeur général de la Musique (Generalmusikdirector). Il reste à ce poste jusqu'en 1841, hissant l'opéra et les concerts de la ville aux premiers rangs en Europe tout en poursuivant son oeuvre de compositeur et en servant le répertoire allemand, particulièrement Jean-Sébastien Bach et Ludwig van Beethoven. Mais il se brouille peu à peu avec l'administration et la critique et finit par devoir quitter l'Allemagne après une violente manifestation durant une représentation de Don Giovanni. Durant ces vingt années, Spontini effectue également quelques voyages à l'étranger, y compris en France, où il est élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1838.
Il s'établit à Rome en 1842, recevant du Pape le titre de comte de San-Andrea deux ans plus tard. Après quelques nouveaux voyages, il se retire dans sa ville natale en 1850 et y meurt le 14 janvier 1851.
"Gaspare Spontini". Peint en 1828 par Andreas Hall (Vienne vers 1800 - ? 1874).
D'un caractère difficile, il sut cependant toujours se montrer généreux, en particulier avec les musiciens sans ressources et, son mariage ne lui ayant pas donné d'héritier, légua sa fortune à des institutions charitables.