N & E
Napoléon & Empire

Acte d'abdication de 1814

Acte d'abdication rédigé le 6 avril 1814 et annexé au Traité de Fontainebleau du 11 avril 1814

Au palais de Fontainebleau, le 11 avril 1814.

Les puissances alliées ayant proclamé que l'empereur Napoléon était le seul obstacle au rétablissement de la paix en Europe, l'empereur Napoléon, fidèle à son serment, déclare qu'il renonce, pour lui et ses héritiers, aux trônes de France et d'Italie, et qu'il n'est aucun sacrifice personnel, même celui de la vie, qu'il ne soit prêt à faire à l'intérêt de la France.

Napoléon.

Affiche de la première abdication de Napoléon Ier
 Manuscrit de l'Acte d'abdication de Napoléon Ier

Dernière allocution de Napoléon à sa garde le 20 avril 1814 à Fontainebleau.

« Généraux, officiers, sous-officiers et soldats de ma vieille garde, je vous fais mes adieux : depuis vingt ans, je suis content de vous ; je vous ai toujours trouvés sur le chemin de la gloire. Les puissances alliées ont armé toute l'Europe contre moi ; une partie de l'armée a trahi ses devoirs, et la France elle-même a voulu d'autres destinées.

Avec vous et les braves qui me sont restés fidèles, j'aurais pu entretenir la guerre civile pendant trois ans ; mais la France eût été malheureuse, ce qui était contraire au but que je me suis proposé.

Soyez fidèles au nouveau roi que la France s'est choisi ; n'abandonnez pas notre chère patrie, trop longtemps malheureuse ! Aimez-la toujours, aimez-la bien cette chère patrie.

Ne plaignez pas mon sort ; je serai toujours heureux, lorsque je saurai que vous l'êtes.

J'aurais pu mourir ; rien ne m'eût été plus facile ; mais je suivrai sans cesse le chemin de l'honneur. J'ai encore à écrire ce que nous avons fait.

Je ne puis vous embrasser tous ; mais j'embrasserai votre général... Venez, général... (Il serre le général Petit dans ses bras.) Qu'on m'apporte l'aigle... (Il la baise.) Chère aigle ! que ces baisers retentissent dans le coeur de tous les braves !... Adieu, mes enfans !... Mes voeux vous accompagneront toujours ; conservez mon souvenir... »