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Napoléon & Empire

Józef Antoni Poniatowski, prince

Grand Aigle de la Légion d'Honneur

Blason de Józef Antoni Poniatowski, prince (1763-1813)

Né au Palais Daun-Kinsky  Palais Daun-Kinsky à Vienne à Vienne le 7 mai 1763 d'un feld-maréchal au service de l'Autriche, Joseph Antoine Poniatowski devient prince polonais lorsque le roi Stanislas Auguste de Pologne, son oncle, accorde ce titre à sa très nombreuse famille. C'est cependant toujours à Vienne, puis à Prague, qu'il poursuit ses études et dans l'armée autrichienne qu'il est incorporé en 1780.

Bientôt colonel, puis aide de camp de l'empereur Joseph II en 1788, ses conquêtes sont surtout féminines et lui valent la réputation d'un Don Juan polonais en uniforme.

En 1789, il quitte l'armée autrichienne à l'appel de son oncle qui fait de lui le commandant de sa garde. Et malgré l'ignorance avouée en matière de théorie militaire de cet officier jusque là plutôt mondain et superficiel, la commission chargée d'élaborer les nouveaux règlements de l'armée polonaise l'accueille dans ses rangs.

Bien qu'il ait peu auparavant, dans une lettre à un ami, estimé n'avoir ni les connaissances ni le talent nécessaires à un commandant d'armée, il prend la tête de celle d'Ukraine en 1792, face à l'invasion russe. Les opérations se ressentent des divisions de la société polonaise ‒ les soldats ne veulent pas se faire tuer pour les seigneurs ; certains de ceux-ci forment un parti russophile ; le roi finit par s'y rallier ‒ et tout finit par une démission indignée de Poniatowski qui est contraint de se retirer à l'étranger, à Vienne.

Après le second partage de la Pologne (1793), devenu indésirable en Autriche, il se fixe à Bruxelles. C'est là que lui parvient la nouvelle de l'insurrection de Kosciusko (1794). Il rentre aussitôt en Pologne où les insurgés l'accueillent avec circonspection, voyant en lui le neveu d'un roi qui a trahi son pays et un aristocrate. En novembre, il se démet de son commandement et s'installe à nouveau à Vienne.

Après la mort de son oncle, en 1798, il retourne à Varsovie, devenue province prussienne, et y mène pendant quelques années une existence fastueuse. Durant toute cette période, ses sympathies ne se portent nullement du côté de Bonaparte auprès de qui se battent pourtant plusieurs de ses anciens camarades. Il s'entoure au contraire d'émigrés et s'empresse auprès du comte de Provence lorsque le roi de Prusse autorise ce dernier à se fixer dans l'ancienne capitale polonaise.

En 1806, il est nommé gouverneur de Varsovie par Frédéric-Guillaume III et chargé de défendre la ville contre l'envahisseur français. Il organise alors et arme une milice patriotique qui ne se signale pas par sa combativité. Poniatowski lui-même, d'ailleurs, aussitôt les armées napoléoniennes entrées à Varsovie (28 novembre 1806), se lie d'amitié avec leur chef, Joachim Murat.

Bien que Napoléon Ier n'ait guère de confiance en lui, l'amitié de Murat procure à Poniatowski le commandement en chef des forces armées polonaises (2 janvier 1807). Les résultats désastreux qu'il y obtient dans la levée des quarante mille hommes exigés par l'Empereur sont près de lui coûter sa charge, d'autant que, devant l'incertitude de la situation militaire, il se laisse courtiser par les partis russophiles et germanophiles et que Napoléon Ier le sait.

Sa situation se stabilise après le traité de Tilsitt (7 juillet 1807). Il devient en 1808 ministre de la Guerre et commandant en chef des forces armées du Grand-duché de Varsovie, se consacrant dès lors entièrement à la création d'une armée nationale polonaise.

L'année suivante, à sa tête, il affronte les Autrichiens en Galicie et les bat. En juillet 1809, il occupe Cracovie. La plus grande partie des provinces libérées sont incorporées au Grand-duché.

En 1812, durant la campagne de Russie, il commande le 5ème corps de la Grande Armée, composé au départ de trois divisions polonaises, trente-six mille hommes au total. Ils ne sont déjà plus que quatre mille cinq cents à l'arrivée à Moscou. Ces soldats se comportent remarquablement, participent à de nombreuses batailles, sauvent Murat d'une défaite complète à Winkowo, et sont les premiers à entrer dans la capitale russe.

Blessé durant la retraite, Poniatowski doit renoncer à son commandement et se faire transporter en chariot sur le reste du trajet. Il met cependant un point d'honneur à rester à la tête des ses troupes. Elles atteignent enfin Smolensk début décembre. Il en reste six cents hommes et trente cavaliers.

De retour à Varsovie le 12 décembre 1812, il réorganise l'armée polonaise et entame la campagne d'Allemagne, en 1813, à la tête d'un nouveau corps de vingt-deux mille hommes, le 8ème, qui rejoint Napoléon Ier en Saxe. Victorieux à Löbau (9 septembre) et Zedtlitz (10 octobre), il est fait maréchal le 15 octobre, à la veille de la bataille de Leipzig.

Au soir du troisième jour de celle-ci et d'une défense héroïque qui ne lui laisse que huit cents hommes, après que le dernier pont a été prématurément détruit par les sapeurs français, il meurt en tentant de traverser l'Elster à cheval.

Le corps de Joseph Antoine Poniatowski, retrouvé le 24 octobre, est inhumé  Józef Antoni Poniatowski dans la crypte de la basilique-cathédrale Saints-Stanislas-et-Venceslas de Cracovie, sur la colline de Wawel, aux côtés de plusieurs rois, saints et héros polonais.

"Le prince Józef Antoni Poniatowski" par Józef Kosinski (Cracovie 1753 - Varsovie 1821).

"Le prince Józef Antoni Poniatowski" par Józef Kosinski (Cracovie 1753 - Varsovie 1821).

Son nom, orthographié "Poniatowsky", est inscrit sur la 13e colonne (pilier Est) de l'arc de triomphe de l'Etoile  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris, tandis qu'une statue en pied du prince signée Philippe Besnard honore sa mémoire sur la façade Nord du Louvre, rue de Rivoli  Statue du maréchal Poniatowski, rue de Rivoli à Paris.


Franc-maçonnerie : Le prince Poniatowski fut membre de la loge "Bracia Polacy Zjetnoczeni", de Varsovie.

La Poczta Polska a émis en 1992 un timbre de 1500 Zlotys  Timbre-poste à l'effigie de Józef Poniatowski à l'effigie du prince Józef Poniatowski.

Carrière militaire détaillée

établie par M. Eric Le Maître (voir son site web), mise en ligne avec son aimable autorisation.

Blessures au combat

Blessé à la Bérézina, le 26 novembre 1812.

Par un coup de lance à la main près de Leipzig, le 12 octobre 1813.

Par une balle de carabine à Leipzig, le 16 octobre 1813.

Par deux coups de feu, au bras et à l'abdomen, à Leipzig, le 19 octobre 1813.


Captivité

Aucune.

Premier engagement

Sous-lieutenant dans l'armée autrichienne en 1780, général dans l'armée polonaise en 1789.

Évolution de carrière

Sous-lieutenant dans l'armée autrichienne, en février 1780.

Lieutenant-colonel, en 1787.

Colonel, en 1788.

Général-major au service du roi de Pologne, en 1789.

Général de division, le 18 décembre 1806.

Maréchal de l'Empire, le 16 octobre 1813.


États de service

Au service de l'Autriche, en 1778.

Au 2e régiment de carabiniers, en février 1780.

Au régiment de dragons de l'Empereur, en 1788.

Démissionne du service de l'Autriche et entre au service de son oncle roi de Pologne, Stanislas-Auguste, en 1789.

Commandant l'armée polonaise d'Ukraine contre les Russes, en 1792.

Commandant une division, en 1794.

Refuse de servir comme général russe, en 1795.

Se retire à Vienne puis près de Varsovie, en 1798.

Nommé gouverneur de Varsovie par le roi de Prusse, en novembre 1806.

Ministre de la Guerre du gouvernement provisoire à Varsovie, le 18 décembre 1806.

Commandant la 1ère légion polonaise au service de la France, le 2 janvier 1807.

Ministre de la Guerre du grand-duché de Varsovie avec le titre de généralissime, en 1808.

Commandant en chef les troupes polonaises, saxonnes et françaises dans le grand-duché de Varsovie, en septembre 1808.

Lutte en Galicie contre l'archiduc Ferdinand, en avril et mai 1809.

Commandant le 5e corps (polonais) de la Grande Armée, le 3 mars 1812.

Sert en Russie, 1812.

Commandant la droite de l'armée à la Moskowa, le 7 septembre 1812.

Réorganise l'armée polonaise, en décembre 1812.

Général en chef de l'arrière-ban de la Pologne, le 20 décembre 1812.

Commandant le 8e corps (polonais) de la Grande Armée en Pologne, le 12 mars 1813.

Rejoint la Grande Armée, en juillet 1813.

Pénètre en Bohême, le 19 août 1813.

Sert à la droite de l'armée à Leipzig, 16-18 octobre 1813.

Remerciements

La photo de la statue en pied du maréchal Poniatowski, rue de Rivoli à Paris, nous a été grâcieusement fournie par M. Cyril Maillet, et celle de sa tombe à Cracovie par M. Ugo Valfer. Qu'ils en soient remerciés.

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