Duc de Gaëte
Prononciation :
Martin Michel Charles Gaudin naît le 16 janvier 1756 à Saint-Denis, près de Paris. Il entre dans l'administration des finances en 1773, à 17 ans, et occupe déjà un poste de directeur quand éclate la Révolution.
En 1791, à la création de la Trésorerie nationale, il en devient l'un des six commissaires.
Malgré plusieurs dénonciations dont il est la victime, sa compétence et sa discrétion lui permettent de conserver son poste jusqu'en l'an III. Il parvient même à en user pour sauver de la guillotine quarante-huit receveurs généraux d'Ancien Régime qui devaient être traduits devant le Tribunal Révolutionnaire.
Démissionnaire en juin 1796, il refuse le portefeuille des finances que lui offre le Directoire et vit retiré des affaires jusqu'en avril 1798, date à laquelle il accepte le poste d'intendant général des Postes.
Au lendemain du 18 brumaire, sur la recommandation d'Emmanuel Siéyès, il est nommé ministre des finances. Il le reste jusqu'au 30 mars 1814 et le redevient du 21 mars au 8 juillet 1815.
Honnête, dévoué, travailleur et persévérant, il accomplit durant son ministère une tâche immense de restauration puis de consolidation des finances publiques. C'est lui qui met en place un système fiscal remarquable caractérisé par la création d'une direction des Contributions et le rétablissement de plusieurs impôts indirects réunis en régie, instruments qui assurent à l'État des recettes régulières considérables.
C'est lui aussi qui procède à la mise en place de la cour des Comptes, se contentant en l'occurrence d'assurer la réalisation d'une idée de l'Empereur.
Napoléon 1er, qui apprécie « ses idées nettes et sa sévère probité » et n'a qu'à se féliciter de son efficacité le fait comte en 1808, duc de Gaëte en 1809, pair en 1815.
D'une constance rare en cette époque de fidélités ondoyantes, il refuse tout emploi lors des première et seconde Restaurations.
Élu député à la Chambre en 1815, il la quitte en 1820 pour diriger la Banque de France dont il a été le créateur et ne prend sa retraite qu'en 1834, après plus de soixante ans d'une carrière qui ne peut se comparer qu'à celle de Colbert.
Le duc de Gaëte s'éteint le 5 novembre 1841 au château de Gennevilliers.
"Martin Michel Charles Gaudin, duc de Gaëte". Ecole française du XIXème siècle.
Sa tombe se trouve à Paris, au cimetière du Père Lachaise, division 19.
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"Martin Michel Charles Gaudin, duc de Gaëte". Estampe du XIXème siècle.