N & E
Napoléon & Empire

Géraud-Christophe de Michel du Roc dit Duroc

Duc de Frioul

Prononciation :

Blason de Géraud-Christophe de Michel du Roc dit Duroc (1772-1813)

Géraud-Christophe de Michel du Roc dit Duroc, d'origine noble, naît à Pont-à-Mousson le 25 octobre 1772. En mars 1792, il est admis à l'Ecole d'artillerie de Châlons-sur-Marne, qu'il quitte en juillet avant de la réintégrer en mars 1793. Il est probable, mais non certain, qu'il ait entre temps émigré.

En juin 1793, lieutenant, il est affecté à Grenoble puis, un an plus tard, à l'armée d'Italie. C'est là, et non au siège de Toulon comme l'écrira Emmanuel de Las Cases, qu'il fait la connaissance de Napoléon Bonaparte. Celui-ci l'emploie comme aide de camp.

Duroc s'étant distingué au passage de l'Isonzo (son courage est signalé par le général en chef dans son rapport au Directoire), il est promu chef de bataillon et choisi pour faire partie de l'expédition d'Égypte. Il s'y distingue à nouveau, particulièrement au siège de Saint-Jean d'Acre où il reçoit une grave blessure.

Rentré en France avec Napoléon Bonaparte sur le Muiron, il participe activement au coup d'Etat du 18 Brumaire et en est récompensé par le grade de chef de brigade et le titre de premier aide de camp du Premier consul.

Durant les deux premières années du Consulat, Duroc s'acquitte avec succès de missions d'ordre diplomatique, auprès de Frédéric-Guillaume III et surtout d'Alexandre Ier, avec qui il parvient à établir une relation de confiance.

A son retour en France, fin 1801, il est nommé général et gouverneur du palais des Tuileries.

Début 1802, Napoléon Bonaparte lui offre la main d'Hortense de Beauharnais, que Duroc refuse, préférant épouser la fille d'un banquier espagnol.

A la proclamation de l'Empire, il devient grand maréchal du palais impérial, ce qui, à la différence d'autres fonctions distribuées alors, n'a rien d'une sinécure. Il s'occupe des réparations, des transformations et de l'agrandissement des locaux, le tout avec un souci constant d'économie ; il est chargé de recevoir les grands dignitaires, les ambassadeurs, les généraux et d'offrir des dîners d'apparat à toutes les personnalités dont Napoléon Ier ne veut pas à sa table personnelle ; il organise les audiences de l'Empereur ; il est responsable de la police et de la sécurité du palais.

Duroc continue parallèlement à exercer des fonctions militaires, accompagnant l'Empereur dans toutes ses campagnes : à Austerlitz il se substitue à Nicolas Charles Oudinot, blessé, au commandement des grenadiers de la Garde ; à Essling, il dirige une concentration d'artillerie. Il intervient aussi dans les affaires diplomatiques, par exemple dans les négociations qui précédent la renonciation des rois d'Espagne Charles IV et Ferdinand VII à leur couronne.

Créé duc de Frioul en 1808 (en hommage aux prouesses qu'il a accomplies dans cette région durant la campagne d'Italie), puis nommé au Sénat conservateur le 5 avril 1813, Duroc meurt le 23 mai suivant, à Niedermackersdorf, près de Görlitz, en Silésie. Ce jour là, un boulet russe, tiré sur un petit groupe composé de Napoléon Ier, Duroc, Édouard Mortier, Armand de Caulaincourt et du général du génie François Joseph Kirgener, ricoche sur l'arbre auprès duquel se trouve l'Empereur, fauche Kirgener, qui meurt sur le coup, et Duroc, qui agonise pendant quelques heures avant de s'éteindre, malgré les soins prodigués par Dominique-Jean Larrey.

Durant ses derniers instants, passés dans une ferme du voisinage, Duroc réclame la présence de Napoléon auprès de lui et lui demande d'abrèger ses souffrances, ce à quoi l'Empereur se refuse. Un peu plus tard, Napoléon achetera la ferme et y fera ériger un monument à la mémoire de son fidèle ami.

"Géraud-Christophe Duroc, duc de Frioul" par Antoine-Jean Gros (Paris 1771 - Meudon 1835).

"Géraud-Christophe Duroc, duc de Frioul" par Antoine-Jean Gros (Paris 1771 - Meudon 1835).

Dans les attributions non écrites de Duroc entrait l'assistance aux aventures galantes de Napoléon. On le vit ainsi faire le guet autour d'un pavillon où celui-ci s'ébattait avec Madame Duchatel et couvrir la peu glorieuse retraite de son maître quand l'Empereur se crut surpris.

Duroc qui était, avec Louis-Alexandre Berthier, l'un de ceux en qui Napoléon avait la plus grande confiance, jouissait aussi de l'amitié de son chef. J'ai été bien triste de la mort du duc de Frioul, écrivit l'Empereur à Marie-Louise. Il est mon ami depuis vingt ans. [...] C'est une perte irréparable, la plus grande que je pouvais faire à l'armée.

Le transfert de la dépouille de Duroc aux Invalides  Tombe de Géraud-Christophe Duroc, quoi que décidé par Napoléon Ier, n'eut finalement lieu que le 5 mai 1847.

Le nom de Duroc est inscrit sur la 15e colonne (pilier Est) de l'arc de triomphe de l'Etoile  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris, tandis qu'une statue en pied du duc de Frioul signée Onésime Hulin honore sa mémoire sur la façade Nord du Louvre, rue de Rivoli  Statue du général Duroc, rue de Rivoli à Paris.

Remerciements

La photo de la statue en pied du duc de Frioul, rue de Rivoli à Paris, nous a été grâcieusement fournie par M. Cyril Maillet.

Autres portraits

Géraud-Christophe de Michel du Roc dit Duroc (1772-1813)
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"Géraud-Christophe Duroc, duc de Frioul". Miniature de Jean-Baptiste Isabey (Nancy 1767 - Paris 1855) ornant le plateau de la Table d'Austerlitz (dite également Table des Maréchaux).
Géraud-Christophe de Michel du Roc dit Duroc (1772-1813)
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"Géraud-Christophe Duroc, duc de Frioul". Gravure du XIXème siècle.
Géraud-Christophe de Michel du Roc dit Duroc (1772-1813)
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"Duroc, Grand Maréchal du Palais". Etude d'Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson (1767-1824).