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Napoléon & Empire

1797. Bonaparte « pro-consul » en Italie

Chronologie de l'ère napoléonienne : [1769...] [1789...] [1794...] [1796] [1797] [1798] [1799] [1800] [1801] [1802] [1803] [1804] [1805] [1806] [1807] [1808] [1809] [1810] [1811] [1812] [1813] [1814] [1815] [1816...] [1840]
Rivoli Veronese
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11 janvier 1797 ‒ Livourne est évacuée contre le versement d'un million. ‒ 14 janvier 1797 ‒ Victoire de Rivoli. ‒ 16 janvier 1797 ‒ Bataille de la Favorite. ‒ 24 janvier 1797 ‒ Les Autrichiens quittent Bassano. ‒ 31 janvier 1797 ‒ L'armistice conclu avec le Pape est rompu.

1er février 1797 ‒ Napoléon Bonaparte entre à Bologne. ‒ 2 février 1797 ‒ Le général autrichien Dagobert von Wurmser capitule  La reddition de Mantoue, par H. Lecomte à Mantoue  Mantoue. ‒ 9 février 1797 ‒ Ancône est prise. ‒ 12 février 1797 ‒ Bonaparte reçoit du Pape l'annonce de l'envoi de plénipotentiaires en vue de discuter de la paix. ‒ 13 février 1797 ‒ Milan se voit intimer l'ordre de livrer 10 000 quintaux de blé, 50 000 pintes d'eau-de-vie, 200 000 pintes de vin, 2 000 quintaux de riz ; à Modène sont réclamées 100 000 pintes d'eau-de-vie et 50 0000 pintes de vin, à Ferrare, 10 000 quintaux de blé, 100 000 pintes d'eau-de-vie, 200 000 pintes de vin, 1 500 quintaux de riz, à Bologne, 3 000 quintaux de blé, 27 000 pintes d'eau-de-vie, 100 000 pintes de vin. Le tout, ainsi que le blé, le vin et l'eau-de-vie saisis dans les terres des prélats romains est destiné à l'intendance française de Mantoue. ‒ 14 février 1797 ‒ Des conférences de paix s'ouvrent avec le Saint-Siège. ‒ 15 février 1797 ‒ Les prêtres réfractaires français sont autorisés par Bonaparte à demeurer dans les États pontificaux. ‒ 19 février 1797 ‒ Le traité de paix avec le Pape est signé à Tolentino ; il prévoit que quinze millions s'ajouteront aux seize millions de contribution non encore payés. ‒ 20 février 1797 ‒ Rétablissement de l'École française à Rome.

9 mars 1797 ‒ Le quartier général de Bonaparte est déplacé à Bassano. ‒ 12 mars 1797 ‒ Passage du Piave et reprise des hostilités. ‒ 16 mars 1797 ‒ Bataille de Tagliamento. ‒ 19 mars 1797 ‒ Prise de Gradisca. ‒ 22 mars 1797 ‒ Lettre de Bonaparte aux magistrats de Trieste : Une terreur injuste précède l'armée française. Vos habitants fuient et s'alarment mal à propos pour leurs propriétés, leur vie et leur religion. Rassurez vos concitoyens ; l'armée française ne fait pas la guerre aux peuples qui se conduisent bien. ‒ 23 mars 1797 ‒ Entrée à Trieste. ‒ 24 mars 1797 ‒ Bonaparte transmet au Directoire un inventaire des magasins de la place de Goritz ; il annonce : Nous sommes maîtres des célèbres mines d'Idria ; nous y avons trouvé des matières préparées pour deux millions ; on va s'occuper à les charroyer : si cette opération se fait sans accident, elle sera fort utile à nos finances. ‒ 25 mars 1797 ‒ Quarante-huit heures sont accordées aux habitants du comté de Goritz pour livrer leurs armes à feu. ‒ 26 mars 1797 ‒ La ville de Trieste se voit imposer une contribution militaire de trois millions avec menace de l'augmenter d'un tiers en cas de retard de paiement. ‒ 27 mars 1797 ‒ Promulgation de la constitution de la République cispadane. ‒ 29 mars 1797 ‒ Entrée à Klagenfurt. ‒ 31 mars 1797 ‒ Offres de paix de Napoléon Bonaparte à l'archiduc Charles.

1er avril 1797 ‒ Le général en chef Bonaparte adresse une proclamation au peuple de la Carinthie : Habitants de la Carinthie, je le sais, vous détestez autant que nous, et les Anglais, qui seuls gagnent à la guerre actuelle, et votre ministère qui leur est vendu... Eh bien, malgré l'Angleterre et les ministres de la cour de Vienne, soyons amis !. ‒ 5 avril 1797 ‒ Le gouvernement de Venise est requis de saisir tous les capitaux appartenant au duc de Modène. ‒ 7 avril 1797 ‒ Bonaparte et le haut commandement autrichien  Napoléon rencontre les ambassadeurs de l'Empereur d'Autriche près de Leoben, par H. Lecomte conviennent d'une suspension d'armes de cinq jours. ‒ 9 avril 1797 ‒ Bonaparte menace le doge de Venise : De tous les côtés les cris de ralliement des paysans que vous avez armés et soulevés est : Mort aux Français... Si vous ne faites pas arrêter et livrer en mes mains les auteurs des assassinats qui viennent de se commettre, la guerre est déclarée. ‒ 13 avril 1797 ‒ Prolongation de la suspension d'armes jusqu'au 20 avril. ‒ 15 avril 1797 ‒ Conférence à Leoben, avec les plénipotentiaires autrichiens. ‒ 16 avril 1797 ‒ L'évêque de Vérone déclare en chaire, en ce dimanche de Pâques, et en invoquant les écritures saintes, qu'il est permis, et même méritoire, de tuer les Jacobins. ‒ 17 avril 1797 ‒ Les Français du Véronais sont massacrés. ‒ 18 avril 1797 ‒ Les préliminaires de la paix sont signés à Leoben. ‒ 26 avril 1797 ‒ Le général en chef fait savoir au général Victor son étonnement de le voir rester inactif à Trévise au lieu de disperser les rassemblements de paysans révoltés. Si dans quelques villages vous trouviez de la résistance par la force des armes, vous êtes autorisé à mettre le feu à ces villages.

3 mai 1797 ‒ Le ministre de France près la République de Venise reçoit de Napoléon Bonaparte l'ordre de sortir de la dite ville ; les généraux de l'armée d'Italie celui de traiter en ennemi les troupes de la République de Venise et de faire abattre dans toutes les villes le lion de Saint-Marc. ‒ 6 mai 1797 ‒ La ville de Vérone doit payer une imposition de 170 000 sequins, fournir du cuir pour 40 000 paires de souliers et 2 000 paires de bottes, 12 000 paires de culottes, 12 000 vestes, 4 000 habits, 12 000 chemises, 12 000 paires de guêtres, 12 000 chapeaux, 12 000 paires de bas. L'argenterie et les tableaux appartenant aux églises et aux établissements publics seront confisqués au bénéfice de la République française. Les Véronais seront désarmés. Les cinquante responsables principaux du massacre des Français seront déportés en Guyane, sauf les nobles, qui seront fusillés. ‒ 14 mai 1797 ‒ Bonaparte au Directoire : J'organise la République cisalpine... Le million pour Toulon, que je vous ai annoncé, part demain. Un autre million part après-demain, il pourra servir à vivifier notre marine de Brest... Le Pape nous a donné huit millions de diamants qui, à l'évaluation de Modène, ne valent pas davantage que 4 500 000 francs... Treize ou quatorze millions d'arriéré, que nous avions à l'armée, vont être payés en biens nationaux du pays. ‒ 15 mai 1797 ‒ Venise est occupée ; le doge s'enfuit et est remplacé par une municipalité provisoire. ‒ 16 mai 1797 ‒ Signature d'un traité de paix avec Venise : la ville s'engage à verser trois millions tournois, en numéraire ; à fournir, pour trois autres millions tournois d'objets de toutes sortes nécessaires à la marine, à remettre à la République française trois vaisseaux de ligne et deux frégates, ainsi que vingt tableaux et cinq cents manuscrits au choix du général en chef. ‒ 19 mai 1797 ‒ La Romagne est réunie à la République cispadane par ordre de Bonaparte. ‒ 22 mai 1797 ‒ Douze mille ouvriers, sous la direction de Philippe Doria, exigent à Gênes le rétablissement de la démocratie et l'abolition du gouvernement patricial. ‒ 25 mai 1797 ‒ Des négociations pour la paix entre l'Autriche et la République française s'ouvrent à Mombello ; la République est représentée par Napoléon Bonaparte et Henri-Jacques-Guillaume Clarke. ‒ 26 mai 1797 ‒ De Bonaparte à la municipalité de Venise : Dans toutes les circonstances, je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour vous donner des preuves du désir que j'ai de voir se consolider votre liberté. Du même au Directoire à propos des négociations de Mombello : Venise peut difficilement survivre aux coups que nous venons de lui porter. Population inepte, lâche et nullement faite pour la liberté... Nous prendrons tous les vaisseaux, nous dépouillerons l'arsenal, nous enlèverons tous les canons, nous détruirons la banque, nous garderons Corfou et Ancône pour nous.

6 juin 1797 ‒ Une convention secrète est signée entre la République française et celle de Gênes ; elle stipule que le gouvernement de Gênes cède la place à une commission provisoire. ‒ 7 juin 1797 ‒ La liste des membres du gouvernement provisoire arrêtée par Napoléon Bonaparte est transmise au doge de Gênes. ‒ 13 juin 1797 ‒ Bonaparte trace sa conduite au contre-amiral Jean-Baptiste Perrée, commandant de la marine française dans l'Adriatique : Vous direz au gouvernement provisoire de Venise que la conformité des principes qui existe aujourd'hui entre la République française et celle de Venise, et la protection immédiate que la République française lui accorde, exigent qu'elle mette promptement ses forces maritimes sur un pied respectable... Vous vous emparerez de tout sous ce prétexte, tâchant cependant de vivre toujours en bonne intelligence et de faire aider à notre service tous les ouvriers et employés de la marine de la République de Venise, ayant sans cesse à la bouche l'unité des deux Républiques, et vous servant toujours du nom de marine vénitienne... Par un article secret, les Vénitiens doivent fournir à la République trois millions d'approvisionnements pour la marine de Toulon ; mais mon intention est de m'emparer pour la République de tous les vaisseaux vénitiens et de tous les approvisionnements possibles pour Toulon. ‒ 14 juin 1797 ‒ La république ligurienne est proclamée à Gênes. ‒ 16 juin 1797 ‒ Le pays vénitien reçoit de Bonaparte une nouvelle organisation administrative. ‒ 22 juin 1797 ‒ La République des Grisons le sollicite afin d'obtenir sa médiation dans la crise qui l'oppose aux habitants séparatistes de la Valteline. ‒ 23 juin 1797 ‒ Joseph Vincent Dumolard, membre du Conseil des Cinq Cents, dénonce la diplomatie secrète du Directoire et son agent Napoléon Bonaparte. Il interpelle le gouvernement sur les événements qui ont suivi, dans les États de Venise, le manifeste du général Buonaparte. ‒ 27 juin 1797 ‒ Fondation de la République cisalpine, par fusion des Républiques cispadane et transpadane. ‒ 29 juin 1797 ‒ Bonaparte proclame l'indépendance de la Lombardie et l'installation d'un Directoire exécutif nommé par ses soins. ‒ 30 juin 1797 ‒ Il adresse une lettre au président du Directoire pour s'indigner de la motion de Dumolard : Je parle au nom de 80 000 soldats. Le temps où de lâches avocats et de misérables bavards faisaient guillotiner les soldats est passé et, si vous y obligez, les soldats d'Italie viendront à la barrière de Clichy avec leur général ; mais malheur à vous !

2 juillet 1797 ‒ Napoléon Bonaparte répond favorablement aux Grisons : J'accepte au nom de la République française, non sans quelque répugnance, un office qui m'impose des devoirs difficiles. ‒ 3 juillet 1797 ‒ Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord déclare, dans une communication à l'Institut, que la France doit s'efforcer d'accroître sa puissance non pas aux dépens de ses voisins, mais par l'acquisition de colonies ; il mentionne l'Égypte comme une colonie utile à conquérir. ‒ 5 juillet 1797 ‒ De Bonaparte au ministre de France à Gênes, Faypoult : Il sera utile et même très important que la banque de Saint-Georges pût faire une avance sur les bijoux de Rome. Il y en a, au dire de Rome, pour dix millions ; nous avons fait une contre-estimation qui les réduit à cinq ; ils pourront produire, en s'arrangeant de manière à les vendre peu à peu, plus de sept millions. Je voudrais que la banque de Saint-Georges nous prêtât cinq millions sur leur dépôt. ‒ 9 juillet 1797 ‒ La République cisalpine est proclamée à Milan  Le Général Bonaparte proclamant la République Cisalpine à Milan, par L. Lafitte. ‒ 14 juillet 1797 ‒ Célébration solennelle du 14 juillet à Milan, en présence de Napoléon Bonaparte. Lettre de celui-ci au Directoire : Vous pouvez d'un seul coup sauver la République : faites arrêter les émigrés, détruisez l'influence des étrangers. Si vous avez besoin de force, appelez les armées. Faites briser les presses des journaux vendus à l'Angleterre... Quant à moi, il est impossible que je puisse vivre au milieu des affections les plus opposées ; s'il n'y a point de remède pour faire finir les maux de la patrie, pour mettre un terme aux assassinats et à l'influence de Louis XVIII, je demande ma démission. ‒ 16 juillet 1797 ‒ Talleyrand est chargé du ministère des Affaires étrangères. ‒ 20 juillet 1797 ‒ Premier numéro du Courrier de l'armée d'Italie, à Milan  Le Courrier de l'Armée d'Italie. ‒ 23 juillet 1797 ‒ Bonaparte donne l'ordre de lever des bataillons italiens qui serviraient en cas que nous allions en Allemagne, d'otages qui nous assurent de la fidélité des pays vénitiens. ‒ 24 juillet 1797 ‒ Bonaparte reçoit de Talleyrand un courrier qui l'informe de la nomination de ce dernier au ministère. Il y est écrit : Justement effrayé des fonctions dont je sens la périlleuse importance, j'ai besoin de me rassurer par le sentiment de ce que votre gloire doit apporter de moyens et de facilités dans les négociations. Le nom seul de Bonaparte est un auxiliaire qui doit tout aplanir. ‒ 26 juillet 1797 ‒ Bonaparte écrit aux inspecteurs du Conservatoire de musique de Paris : Je mettrai le plus grand soin à enrichir le conservatoire de ce qui pourrait lui manquer. De tous les beaux-arts, la musique est celui qui a le plus d'influence sur les passions, celui que le législateur doit le plus encourager. ‒ 27 juillet 1797 ‒ Charles Augereau part pour Paris pour ses affaires particulières ; il est porteur des pétitions de l'armée au Directoire.

3 août 1797 ‒ Napoléon Bonaparte suggère au Pape Pie VI de publier un décret prescrivant aux prêtres de prêcher l'obéissance au gouvernement ainsi que de consolider la Constitution établie par tous les moyens en leur pouvoir. ‒ 5 août 1797 ‒ Lettre à Talleyrand : Le choix que le gouvernement a fait de vous pour ministre des Relations extérieures fait honneur à son discernement. Il prouve en vous de grands talents, un civisme épuré et un homme étranger aux égarements qui ont déshonoré la Révolution. ‒ 6 août 1797 ‒ Bonaparte fait rétablir la pension du sculpteur Antonio Canova, supprimée par les nouvelles autorités vénitiennes. ‒ 9 août 1797 ‒ Jean-Baptiste Bernadotte est envoyé à Paris ; il porte au Directoire quelques drapeaux oubliés dans l'envoi effectué après la bataille de Rivoli. ‒ 16 août 1797 ‒ Bonaparte conseille à son tour au Directoire l'annexion de l'Égypte pour détruire véritablement l'Angleterre. ‒ 22 août 1797 ‒ Il se rend à Udino où se tiendront les négociations de paix avec l'Autriche. ‒ 24 août 1797 ‒ A Padoue, il annonce que la ville sera réunie à la République cisalpine. Quelques instants après son départ, écrit le correspondant du Bulletin de Paris, il arriva ici un officier qui demanda, en son nom, une somme de 4 000 sequins ; on dut les lui fournir dans l'espace de quelques heures. ‒ 25 août 1797 ‒ Bonaparte exige de la ville de Trévise le versement de 200 000 livres. ‒ 31 août 1797 ‒ Début des négociations de paix avec l'Autriche.

4 septembre 1797 ‒ A Paris a lieu le coup d'État directorial du 18 fructidor. ‒ 6 septembre 1797 ‒ Napoléon Bonaparte apprend l'événement par Talleyrand. ‒ 10 septembre 1797 ‒ Il donne l'ordre que l'anniversaire de la fondation de la République (le 22 septembre), soit célébré dans l'armée d'une façon digne de l'époque célèbre qu'il nous rappelle. ‒ 12 septembre 1797 ‒ Lettre à Talleyrand : Que l'on ait de l'énergie sans fanatisme, des principes sans démagogie, de la sévérité sans cruauté ; que l'on cesse d'être faible, tremblant ; que l'on n'ait pas honte, pour ainsi dire, d'être républicain ; que l'on balaye de la France cette horde d'esclaves conjurés contre nous ; que le gouvernement, les ministres, les premiers agents de la République n'écoutent que la voix de la postérité, et le sort de l'Europe est décidé. ‒ 13 septembre 1797 ‒ Bonaparte informe Talleyrand des projets qu'il forme concernant l'Égypte. ‒ 15 septembre 1797 ‒ Le Bulletin de Paris publie une correspondance de Milan : Il y a ici et dans les environs, une quantité étonnante de voleurs qui arrêtent sur les grands chemins, mettent les paysans à contribution, et ont déjà incendié plusieurs campagnes. On en a arrêté environ trente-huit. C'est un assemblage de Français et d'Italiens. Le chef s'était donné le nom de Buonaparte, d'autres avaient pris le nom de Masséna, d'Augereau et autres généraux. Le nouveau Buonaparte milanais a péri hier sur la guillotine, très pénitent de ses actions, six autres qui étaient Français, ont été fusillés il y a quelques jours et d'autres vont subir leur sort aujourd'hui. ‒ 19 septembre 1797 ‒ Bonaparte demande à Talleyrand, dans un courrier confidentiel, que Emmanuel-Joseph Sieyès vienne en Italie afin de pourvoir Gênes et la République cisalpine de la constitution qui leur convient, ce que lui seul serait capable de faire. ‒ 22 septembre 1797 ‒ Il adresse une proclamation à l'armée, à l'occasion de la fête célébrant l'anniversaire de la République : Soldats ! éloignés de votre patrie et triomphants de l'Europe on vous préparait des chaînes ; vous l'avez su, vous avez parlé : le peuple s'est réveillé, a fixé les traîtres, et déjà ils sont aux fers. ‒ 23 septembre 1797 ‒ Il félicite François de Neufchâteau et Merlin de Douai de leur entrée au Directoire.

6 octobre 1797 ‒ Lettre du général en chef Napoléon Bonaparte au trésorier général de l'armée, Haller : Voyez à nous envoyer, en toute diligence, de l'argent ; nous en avons le plus grand besoin ; puisez dans tous les coffres et prenez toutes les mesures ; mais il faut que nous en ayons sur-le-champ ; dans douze jours nous serons en pleine campagne. ‒ 7 octobre 1797 ‒ Bonaparte à Talleyrand : Je vous avoue que je ferai tout pour avoir la paix... Vous connaissez peu ces peuples-ci. Ils ne méritent pas que l'on fasse tuer 40 000 Français pour eux. ‒ 10 octobre 1797 ‒ Il rend compte au Directoire des conditions de paix qu'il a acceptées et ajoute : Il ne me reste plus qu'à rentrer dans la foule, reprendre le soc de Cincinnatus, et donner l'exemple du respect pour les magistrats et de l'aversion pour le régime militaire qui a détruit tant de républiques et perdu plusieurs États. ‒ 17 octobre 1797 ‒ Le traité de paix est signé à Campo-Formio. ‒ 18 octobre 1797 ‒ Bonaparte à Talleyrand, après lui avoir annoncé la signature du traité de paix : Il faut que notre gouvernement détruise la monarchie anglicane, ou il doit s'attendre lui-même à être détruit par la corruption et les intrigues de ces actifs insulaires. Le moment actuel nous offre un beau jeu. Concentrons toute notre activité du côté de la marine et détruisons l'Angleterre. Cela fait, l'Europe est à nos pieds. ‒ 26 octobre 1797 ‒ Le traité de paix de Campo-Formio est ratifié par le Directoire. Le commandement en chef de l'armée d'Angleterre est confié à Bonaparte. ‒ 26 octobre 1797 ‒ Il est également désigné comme représentant plénipotentiaire de la République française en vue du congrès de Rastadt, relatif à l'occupation de certaines régions d'Allemagne par la France.

7 novembre 1797 ‒ Napoléon Bonaparte réorganise les îles Ioniennes qui deviennent les départements de Corcyre, d'Ithaque et de la mer Égée. ‒ 9 novembre 1797 ‒ Il ordonne à Haller de verser 3 200 000 livres dans la caisse de l'expédition d'Angleterre. ‒ 11 novembre 1797 ‒ Il adresse une proclamation au peuple cisalpin : Je vous quitte sous peu de jours... Mais, dans quelque lieu que le service de ma patrie m'appelle, je porterai toujours une vive sollicitude au bonheur et à la gloire de votre République. ‒ 17 novembre 1797 ‒ Bonaparte prend le chemin de Rastadt. ‒ 20 novembre 1797 ‒ A Chambéry, il prend l'arrêté suivant : Les départements du Mont-Blanc, de l'Isère, de la Drôme, de l'Ain, des Hautes-Alpes et du Rhône, enverront le plus tôt possible, dans la caisse du payeur de l'armée d'Italie, tout l'argent qui existe dans ce moment-ci dans leurs caisses et tout celui qu'ils pourraient percevoir dans le courant du mois de frimaire [du 21 novembre au 20 décembre] ; de manière que ces six départements puissent produire dans la caisse du payeur une somme de 2 500 000 francs à 3 000 000. ‒ 21 novembre 1797 ‒ A Genève, il promet aux autorités de respecter l'indépendance de leur république. ‒ 26 novembre 1797 ‒ Arrivée à Rastadt (ou Rastatt). ‒ 28 novembre 1797 ‒ Ouverture du congrès. Rencontre entre Bonaparte et Axel de Fersen ; le délégué de la France déclare à celui de Suède, ex-amant de Marie-Antoinette : La République française ne souffrira pas que des hommes qui lui sont trop connus par leurs liaisons avec l'ancienne cour de France, portés peut-être sur la liste des émigrés, viennent narguer les ministres du premier peuple de la Terre. Le peuple français, avant de consulter la politique et l'intérêt, consultera le sentiment de sa dignité.

1er décembre 1797 ‒ Napoléon Bonaparte quitte Rastadt après avoir signé une convention d'évacuation des pays vénitiens par les troupes françaises et de la rive gauche du Rhin par celles de l'empereur d'Allemagne. ‒ 3 décembre 1797 ‒ Réception par la Loge maçonnique de Saint-Jean de Jérusalem, à Nancy. ‒ 5 décembre 1797 ‒ Arrivée à Paris. ‒ 6 décembre 1797 ‒ Première entrevue avec Talleyrand, qui résume ainsi son impression : Bonaparte me parut avoir une figure charmante ; vingt batailles gagnées vont si bien à la jeunesse, à un beau regard, à de la pâleur et à une sorte d'épuisement. ‒ 10 décembre 1797 ‒ Napoléon Bonaparte est reçu solennellement au Palais du Luxembourg. ‒ 25 décembre 1797 ‒ Il est élu à l'Institut (section des Arts mécaniques) ; son fauteuil est celui de Lazare Carnot, déclaré vacant après le coup d'État du 18 fructidor. ‒ 29 décembre 1797 ‒ Le département de la Seine décide que la rue Chantereine où se trouve son domicile prendra le nom de rue de la Victoire.

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